La Prunelle RDC asbl a lancé, à Bukavu, un atelier de deux jours consacré au journalisme international en zones de conflits et à la couverture éthique des conflits armés et des crises humanitaires. Cette formation, organisée avec l’appui du Fonds Kris Berwouts et de la Fondation Roi Baudouin, vise à renforcer les compétences et la résilience des jeunes journalistes de l’organisation, particulièrement ceux et celles qui exercent dans des contextes d’insécurité accrue à l’Est de la République Démocratique du Congo.
Selon les organisateurs, cet atelier répond à un besoin urgent de renforcer la capacité des journalistes à travailler avec rigueur, prudence et humanité dans un environnement marqué par les conflits.
Depuis la reprise des affrontements entre les FARDC et les rebelles du M23, les conditions de travail pour les journalistes à Goma et Bukavu et généralement de la RDC se sont considérablement détériorées. Censure, menaces, désinformation, peur et précarité caractérisent désormais leur quotidien.
« Dans un tel contexte, exercer notre métier devient un acte de courage, mais aussi de conviction et de service public », a déclaré Claudine Kitumaini, Directrice Exécutive de La Prunelle RDC asbl, lors de son mot d’ouverture.
Elle a souligné que cette formation s’inscrit dans une démarche visant à outiller les jeunes reporters, notamment les femmes, à couvrir les crises avec une approche sensible aux victimes et respectueuse du droit humanitaire.
La formation s’étend sur deux jours :
- Le jour 1 est consacré au journalisme international en zones de conflits,
- Le jour 2 à la couverture éthique des conflits armés et des crises humanitaires.
L’objectif global est de permettre aux participants de maîtriser les principes du journalisme international, d’améliorer la collecte et la vérification des informations en contexte de danger, et de renforcer leurs aptitudes en gestion des risques et protection des sources.
Pour la Directrice Exécutive, cette formation est plus qu’une simple activité de renforcement des capacités. Elle constitue un espace de réflexion collective sur le rôle du journaliste en période de guerre.
« Une presse libre, éthique et professionnelle est une arme pacifique mais puissante contre la manipulation, la haine et le silence imposé par les conflits », a-t-elle insisté.
En clôturant son allocution, Claudine Kitumaini a encouragé les participants à s’impliquer activement.
« Ces deux jours représentent un moment de partage et d’apprentissage mutuel. Le journalisme en temps de conflit exige de nous lucidité, vigilance et un profond respect de la dignité humaine. »
À travers ce programme, La Prunelle RDC asbl entend consolider son engagement pour une presse plus résiliente, indépendante et sensible aux enjeux humains et humanitaires.
Dans un contexte où la guerre plonge souvent les communautés dans un silence informationnel, renforcer la capacité des journalistes à témoigner avec responsabilité devient un impératif pour la paix et la justice.

