Chaque 23 septembre, le monde célèbre la Journée internationale de la langue des signes, instaurée par l’Assemblée générale des Nations Unies en 2017 (résolution 72/161). L’édition 2025 met en avant « l’importance de la langue des signes comme moyen de communication essentiel pour les personnes sourdes et malentendantes ».
À Bukavu, chef-lieu du Sud-Kivu, cette langue reste largement méconnue et peu valorisée. Pourtant, la province compte une importante communauté de personnes sourdes et malentendantes qui souffrent de cette barrière de communication.
Selon Prince Baraka Muhaya, interprète et encadreur des sourds-muets au Sud-Kivu, la langue des signes n’est pas suffisamment prise en compte, ni par la population ni par les autorités :
« Au niveau du gouvernement, la langue des signes n’est pas du tout considérée alors qu’elle est cruciale. Au niveau local, beaucoup pensent qu’elle est difficile à maîtriser », déplore-t-il.
Installé à Kavumu, où il gère un centre d’encadrement des enfants ayant des difficultés d’audition et de parole, Prince Baraka insiste sur la nécessité d’une implication collective :
« Cette langue nous connecte directement avec les sourds », affirme-t-il, rappelant que son apprentissage permettrait une meilleure inclusion sociale.
La Journée internationale de la langue des signes vise aussi à rappeler que ces langues sont des langues à part entière, au même titre que les langues orales.
Prince Baraka appelle enfin la communauté à prendre conscience que la seule façon de comprendre les malentendants est d’apprendre leur langue.
Il exhorte également le gouvernement à valoriser la langue des signes partout en RDC afin de donner une place et une considération réelle aux personnes sourdes, souvent marginalisées alors qu’elles aspirent à être pleinement intégrées dans la société.