L’ONG International Alert a présenté ce jeudi 6 mai 2021 les résultats de son étude sur les liens entre la Covid-19 et l’exacerbation des inégalités entre des communautés; et la violence dans la commune de Kadutu à Bukavu.
C’était au cours d’un atelier de validation, organisé à l’intention de plusieurs organisations et autorités politico-administratives de la ville de Bukavu au Sud-Kivu.
Menée dans le cadre du projet Afia Amani Grands Lacs, cette étude a été réalisée auprès des populations « vulnérables »; dont les individus et ménages directement affectés par la Covid-19 sur le plan économique et sanitaire.
Les personnes vulnérables sur le plan économique de manière plus ou moins structurelle, les jeunes en situation difficile; et des jeunes et adultes membres des mouvements citoyens et des partis politiques ont également été concernés par cette étude.
Selon Désiré Kajabika, chef de projet Afia Amani Grands Lacs au sein d’International Alert; l’objectif était d’essayer de comprendre le lien qui existe entre les conflits dans la communauté et la pandémie de Covid-19.
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Seuls 9% des enquêtés ont déjà porté un masque…
Les résultats de cette étude visaient également à comprendre la perception, les connaissances, les comportements et les informations de la population sur la pandémie du coronavirus.
Selon cette étude, 75% des enquêtés dans la commune de Kadutu affirment l’inexistence de la pandémie. Mais il existe une association significative entre canal de transmission de l’information et le sexe; car les hommes sont surreprésentés dans l’effectif des informés sur la Covid-19 par la radio et les médias sociaux.
Cette étude démontre qu’auprès de la population, 67% des habitants sont d’accord que le port de masque et le lavage des mains; contribuent efficacement dans la lutte contre la transmission.
Seuls 9% des enquêtés ont déjà porté un masque depuis la déclaration de cette maladie. Il est également noté que les hommes sont le plus nombreux à avoir porté un masque depuis l’avènement de la Covid-19 à Kadutu.
Plusieurs ménages contraints de réduire la qualité et la quantité de la nourriture
Parlant de l’impact de la pandémie, il été signalé que celle-ci a occasionné la baisse des revenus mensuels. Une perte moyenne des revenus représente environ le tiers des revenus moyen avant Covid-19 a été rapportée; mais aussi il y a plusieurs personnes vulnérables économiquement de façon permanente à cause de cette pandémie.
Dans ces conditions, plusieurs ménages ont été contraints de réduire la qualité et la quantité de leur nourriture. La pandémie a beaucoup impacté négativement sur les dépenses de scolarité et le loisir.
Sur le plan social, les résultats permettent de comprendre que la pandémie a également joué un rôle négatif sur les relations sociales en brisant l’élan de la solidarité.
Une baisse du nombre d’amis sur qui certains l’on comptait, le nombre des rencontres a baissé; les mesures ayant entraîné la fermeture des églises et écoles, les gens n’ont pas eu des opportunités de rencontres.
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Augmentation des cas de violence basée sur le genre
Évoquant la question liée à l’impact de la Covid-19 sur la dynamique des conflits, les résultats notent que trois conflits permanents ont existé avant et après la Covid-19; notamment les problèmes fonciers, familiaux et l’accès aux ressources économiques et naturelles.
Dans cette étude on note que plusieurs personnes ont pensé qu’il y a une exacerbation des conflits avec l’avènement de la pandémie. Sur l’impact sur les inégalités hommes-femmes, on note l’augmentation de la violence basée sur le genre avec l’avènement de la Covid-19.
Les méfaits du confinement ont été rapportés à travers l’augmentation des violences sexuelles, les violences physiques et émotionnelles.
Un impact faible de la Covid-19 sur les normes sociales, les hommes estimant toujours que les femmes doivent être battues pour un quelconque motif. Les hommes ont manifesté un contrôle accentué sur les femmes.
Aggravation de la crise de confiance entre gouvernants et gouvernés
De son impact sur l’individu, il a été signalé un renforcement de la précarité des ménages.
Sur les relations sociales et conflits, les résultats rapportent une aggravation de la crise de confiance et de la crise de légitimité entre gouvernants et les gouvernés.
Le nombre des disputes a plus que doublé entre les habitants et les autorités. Le niveau de collaboration entre les autorités et la population a été effrité avec la Covid-19.
Sur base des résultats de l’étude, le niveau de violence entre habitants a été jugé moyen durant la pandémie. Aucune différence entre le niveau de tension entre les communautés et l’avènement de la Covid-19.
Pour apaiser les conflits, il a été noté une sous-représentation des réseaux de résolution des conflits; pourtant les résultats démontrent qu’il y a une prédominance de mécanismes non-violents de résolution des conflits.
Bertin Bulonza