La ville de Bukavu traverse une série d’incendies dévastateurs qui plongent plusieurs familles dans une profonde détresse. Le dernier drame s’est produit dans la nuit du jeudi 23 au vendredi 24 octobre, vers 22 heures, au quartier Ciriri, dans la commune de Bagira, où plus de vingt maisons ont été réduites en cendres.
Selon des témoins, le feu s’est déclaré brusquement avant de se propager à grande vitesse, emportant des biens de valeur et laissant plusieurs familles sans abri. Si aucune perte en vies humaines n’a été enregistrée, les dégâts matériels sont considérables.
Une succession de drames récents
Ce nouvel incendie vient s’ajouter à d’autres sinistres survenus ces dernières semaines à Bukavu. Le 15 octobre, dans le quartier Cikonyi, trois enfants d’une même famille ont tragiquement péri dans un incendie domestique.
Le 16 octobre, dans le quartier Mulambula, près de 200 maisons ont été consumées, laissant plus de 500 ménages sans abri sur l’avenue Pharmakina.
Ces incendies, dont les origines restent souvent indéterminées, révèlent la vulnérabilité des quartiers populaires de Bukavu, où la majorité des habitations sont construites en planches et dépourvues d’équipements de sécurité.
Une crise humanitaire silencieuse
La Nouvelle Dynamique de la Société Civile du Sud-Kivu (NDSCI) alerte sur la recrudescence inquiétante de ces sinistres. Dans une dépêche publiée le 24 octobre, cette structure citoyenne tire la sonnette d’alarme sur la situation humanitaire des sinistrés, dont beaucoup dorment à la belle étoile, sans assistance ni abri.
« Face à cette situation, la mobilisation de tous est essentielle pour garantir la sécurité et la dignité des habitants de Bukavu. Nous plaidons pour une assistance humanitaire urgente en faveur des victimes », déclare Maître Wilfried Habamungu, porte-parole provincial adjoint de la NDSCI.
Elle recommande aussi aux parents de ne jamais enfermer les enfants seuls dans les maisons, notamment lorsqu’un brasero est allumé.
Par ailleurs, la NDSCI plaider afin de doter Bukavu de véhicules anti-incendie fonctionnels, capables d’intervenir rapidement pour limiter les dégâts et sauver des vies.
Un appel à la conscience collective
Alors que les premières victimes d’incendies précédents n’ont jamais reçu d’aide substantielle, la NDSCI déplore un manque de prise en charge humanitaire. Elle en appelle à la solidarité des citoyens et des ONG pour soutenir les familles touchées : relogement d’urgence, distribution de vivres et de kits non alimentaires, ainsi qu’un accompagnement psychosocial pour les plus vulnérables.
« La prévention et la responsabilité collective demeurent les seules voies capables de mettre fin à ces drames qui endeuillent régulièrement notre ville », conclut Maître Habamungu.
Depuis le début de la saison sèche, la ville de Bukavu connaît une multiplication d’incendies, souvent liés à des installations électriques défectueuses, à la promiscuité des habitations et à l’absence de moyens de secours efficaces. En l’absence d’un plan de gestion des catastrophes adapté, les sinistrés se retrouvent abandonnés à eux-mêmes, aggravant la crise humanitaire urbaine déjà marquée par la pauvreté et le manque d’infrastructures de base.

