Parlant du bilan de l’état de siège, décrété depuis mai 2021 dans la province du Nord-Kivu, le Général Sylvain Ekenge, Porte-parole du Gouverneur militaire du Nord-Kivu, affirme que la sécurité a été rétablie dans certaines entités, mais surtout, les recettes de la province ont « doublé ».
Dans un entretien avec RFI, celui-ci a fait savoir que «la population du Nord-Kivu » et les agents du Gouvernorat peuvent être témoins des réalisations de cette mesure exceptionnelle.
Réagissant aux accusations de la Société Civile, le Général Ekenge affirme que cette structure est « manipulée » par les certains politiciens pour critiquer l’état de siège.
«Demandez plutôt la population sur le bilan de l’Etat de siège. La Société Civile est ambigüe et manipulée. Si vous regardez très bien, c’est une Société Civile instrumentalisée par les politiciens. Mais si vous demandez aux gens qui travaillent dans l’administration et aux populations qui voient comment on a doublé les recettes de la province, je pense que la réponse que vous aurez est différente de celle des gens instrumentalisés,» soutient-il.
Depuis l’instauration de l’état de siège dans la province du Nord-Kivu, à l’Est de la RDC, les massacres des civils se sont poursuivis, notamment dans la région de Beni, et en province de l’Ituri où cette mesure est aussi en vigueur.
C’est aussi après l’état de siège que les rebelles du M23 ont repris les hostilités en territoires de Rutshuru et Nyiragongo, faisant des morts et des milliers de déplacés. Soutenus par le Rwanda, ils occupent la cité de Bunagana depuis 4 mois maintenant.
En septembre dernier, le Président Félix Tshisekedi avait également fait savoir qu’en plus des groupes « maffieux » qui ont été pour la plupart « neutralisés », les recettes de la province ont également haussé à la suite de l’état de siège.
«Je crois que vous avez quand même appris que les recettes de ces provinces [Nord-Kivu et Ituri] ont fait un bon avant. Ça veut dire que l’état de siège a eu au moins du bon de ce côté-là,» a-t-il déclaré à RFI et France 24.
Des propos qui fâchent des activistes des mouvements citoyens, qui se demandent si l’état de siège, -qui n’a cessé d’être prorogé depuis juin 2021- avait été proclamé pour mobiliser les recettes, ou pour mettre fin aux massacres qui se poursuivent pourtant.
Magloire Tsongo depuis Goma