Le Maire de Beni, Commissaire supérieur principal Narcisse Muteba, a affirmé ce jeudi 12 janvier 2023, que la population de sa ville commence à « réclamer » la présence de la Monusco. Après les récentes manifestations pour exiger son départ en août 2022, la mission onusienne avait décidé de suspendre tous ses mouvements en centre-ville de Beni au Nord-Kivu.
Le Maire l’a dit lors d’une rencontre avec le Chef de Bureau a.i de la Monusco, Abdourahamane Ganda, avec qui il a échangé autour des grandes lignes de la dernière Résolution du Conseil de sécurité des Nations unies sur la RDC, prorogeant le mandat de la Monusco.
«Je puis vous dire que la population commence à réclamer la MONUSCO. Pas plus tard que la nuit dernière lors de l’incendie qui a ravagé le marché de Mayangose, le quatrième incendie en l’espace d’une semaine. Vous pouvez reprendre lentement vos déplacements dans la ville où vos actions en faveur des populations sont visibles et appréciées,» a déclaré le Maire, cité par Radio Okapi.
A cette occasion, les deux personnalités ont ensemble exploré la possibilité de la reprise des mouvements de la Monusco à travers la ville, et voir comment améliorer la collaboration entre les deux partenaires.
«Nous avons travaillé avec la Monusco depuis mon arrivée à la tête de cette ville, et notre collaboration avec la Monusco a toujours été parfaite. Nous sommes en contact permanent et quotidien, il n’y a pas de problème entre nous et la Monusco,» a indiqué le Maire de Beni.
Le Commissaire supérieur Narcisse Muteba demande à la population locale de comprendre que la Monusco a été invitée en RDC par le Gouvernement. «Jusque-là, la Monusco est là et elle doit travailler,» a-t-il fait savoir.
Entre juillet et août 2022, des violentes manifestations ont eu lieu dans plusieurs villes du Nord-Kivu, afin d’exiger le départ « immédiat » de la Monusco. Des dizaines de morts et une centaine de blessés avaient été enregistrés notamment à Goma, Butembo et Beni, alors que les locaux de la mission onusienne avaient également été vandalisés.
A la suite de ces manifestations, le Gouvernement avait annoncé qu’il compte s’impliquer pour que le plan de retrait, qui prévoit le départ de la Monusco en 2024, soit accéléré. Renouvelé en décembre dernier par le Conseil de sécurité pour un an, le nouveau mandat de la Monusco comporte trois priorités, notamment la protection des civils, le soutien au programme de désarmement et démobilisation des groupes armés, ainsi que la réforme du secteur de sécurité.
Museza Cikuru