Intervenons-nous

    La Société Civile de Baraka et plusieurs Mouvements Citoyens tirent la sonnette d’alarme sur la montée de l’insécurité et la gestion administrative jugée chaotique dans la ville de Baraka en province du Sud-Kivu. Dans une déclaration rendue publique mardi 7 octobre 2025, et consultée par La Prunelle RDC ce jeudi 9 octobre, ces structures dénoncent une situation « de plus en plus préoccupante » marquée par des assassinats ciblés, des arrestations arbitraires et une politisation excessive de l’administration locale.

    Selon ce communiqué, plusieurs cas d’insécurité sont enregistrés ces dernières semaines : assassinats, vols nocturnes, extorsions, justice populaire et tribunaux parallèles. Une situation qui, selon la Société Civile, s’expliquerait notamment par l’absence prolongée du Maire ad intérim, plongeant la gestion municipale dans une « cacophonie totale ».

    « La société civile et les mouvements citoyens constatent avec regret la recrudescence des cas d’insécurité caractérisés par des assassinats ciblés, des arrestations arbitraires, des vols et extorsions nocturnes, ainsi que l’existence de tribunaux parallèles », indique la déclaration.

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    Au-delà de la question sécuritaire, les organisations signataires pointent du doigt une violation flagrante des lois encadrant la libre administration des Entités Territoriales Décentralisées (ETD), notamment la loi organique n°08/016 du 07 octobre 2008 et le décret-loi n°0830 du 02 juillet 1996.
    Elles fustigent le non-respect des procédures administratives, une politisation de l’administration publique et un tribalisme grandissant autour de la désignation du Maire ad intérim.

    La déclaration cite également le cas de Wenga Watuta, Chef de Division Unique (CDU) de la ville, arrêté à plusieurs reprises dans des circonstances jugées arbitraires. Ces arrestations seraient, selon les acteurs de la société civile, motivées par des considérations politiques et tribales, au détriment de la cohésion communautaire.

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    Face à cette situation, la Société Civile et les Mouvements Citoyens exigent :

    • le respect strict des lois et procédures administratives en vigueur ;
    • la mise en place d’une commission d’enquête indépendante sur les assassinats et arrestations signalés ;
    • l’arrêt des menaces et du harcèlement contre le Chef de Division Unique, Wenga Watuta ;
    • l’identification des auteurs de son enlèvement du 7 octobre 2025 ;
    • la convocation d’une réunion d’urgence entre la Société Civile, les FARDC et les groupes Wazalendo pour évaluer la situation sécuritaire ;
    • et enfin, un audit de la gestion de la Mairie de Baraka, jugée opaque.

    Enfin, la Société Civile et les Mouvements Citoyens appellent la population de Baraka à coopérer avec les services de sécurité et les groupes Wazalendo pour signaler tout acte d’insécurité. Ils exhortent également les habitants à promouvoir la paix, la cohésion sociale et à rejeter toute forme de tribalisme dans la ville.

    Edith Kazamwali 

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