Alors que le président de la République, Félix Tshisekedi, avait annoncé la fermeture des cachots de l’Agence Nationale de Renseignement (ANR), à Bukavu, des personnes continuent à être arrêtées et détenues au sein de ses agences, des diplomates s’inquiètent.
Si la population de Bukavu s’étonne de cette situation, les ambassadeurs du Canada et des Etats-Unis les sont également.
Nicolas Simard, ambassadeur du Canada en RDC indique avoir appris qu’à Bukavu, l’ANR procède toujours à des arrestations arbitraires de représentants de la société civile.
« Comment est-ce encore possible ? », s’interroge le diplomate. Sur son compte twitter, il indique que « la population s’attend à ce que les droits et libertés des défenseurs des droits humains et journalistes soient respectés en RDC ».
Répondant à son tweet, Mike Hammer, ambassadeur des Etats-Unis indique avoir entendu la même chose et pire sur les abus de cette agence de sécurité lors de son passage dans cette ville.
Pour rappel, trois acteurs de la société civile, dont Patrice Lwabaguma, Patrick Nyamatomwa et Gédéon Fikiri Kanigi étaient arrêtés et détenus à l’ANR pendant plus de trois mois.
Si Fikiri et Lwabaguma ont été libérés, tel n’a pas été le cas de Nyamatomwa qui continue à croupir à la prison centrale de Bukavu après son transfert au parquet, plus de deux mois après au cachot de l’ANR.
Prisca Bukaraba, Directrice de la radio Iriba Fm, avait également été interpellée par la même agence et relâchée quelques heures après. Un agent avait même menacé de l’insécuriser si elle ne lui payait pas une somme de 50 dollars américains.
« Non seulement cela doit cesser », écrit Hammer, « mais les responsables doivent être tenus responsables », dit-il.
L’ambassadeur américain fait savoir que les habitants du Sud-Kivu comme tous les congolais, méritent mieux.
Thomas Uzima