Intervenons-nous

Plusieurs femmes membres des groupes et mouvements associatifs du Sud-Kivu réclament la libération de Vital Kamerhe, Directeur de Cabinet détenu à Makala dans le cadre du détournement présumé des fonds alloués au programme de 100 jours du Président Tshisekedi.

Dans un mémorandum adressé au Président de la République, ces femmes rappellent que le cursus politique de Kamerhe montre qu’il a toujours été «pacificateur », n’a jamais trempé dans les crimes et s’est toujours battu pour la cohésion et l’unité de la République Démocratique du Congo.

Dénonçant un acharnement politique dans le but de mettre fin à la carrière politique de Vital Kamerhe, ces femmes membres des groupes et mouvements associatifs reviennent sur leur souffrance à l’époque de la rébellion du Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RCD) et avertissent qu’elles ne veulent plus souffrir si jamais Vital Kamerhe est maintenu en détention.

« Nous savons comment nous réclamions nos droits. Au moment de la rébellion menée par le Rassemblement Congolais pour la Démocratie, nous femmes étions unies comme un seul homme pour dire non à la balkanisation de notre pays, non à la guerre, non aux violences, nous avions même à l’époque, marcher torse nue avec des foulards noirs, des sachets sur la tête pour exprimer notre désarroi. Voudriez-vous que nous soyons amenés de nouveau à manifester de la sorte pour démontrer notre inquiétude ? Oui, nous le pouvons encore car Vital Kamerhe est pour nous et pour  le Sud-Kivu ce qu’est Ne Mwanda Nsemi pour le Kongo Central ! Ce que Joseph Kabila est pour le FCC et pour la RDC ! », disent-elles dans ce mémorandum.

Ce que ces femmes craignent à l’heure actuelle, ce sont les tensions autour de l’arrestation de Kamerhe et son procès.

«Dans nos milieux, la tension ne fait que s’accentuer et en cas d’éventuelles casses c’est encore nous femmes et enfants qui allons subir les conséquences », insiste le mémorandum.

Ces femmes disent ne pas comprendre comment on peut ne fut-ce-que refuser la liberté provisoire à un homme dont la fuite n’est pas à craindre rappelant que l’avocat de la République a promis que « Kamerhe ne va pas échapper ». « Y-a-t-il déjà un jugement préétabli le condamnant alors que le procès est toujours en cours ? », se sont-elles interrogées.

« Nous vous demandons de vous impliquer dans cette question de justice en tant que garant de la nation car nous sommes convaincues que la mise en liberté provisoire de Vital Kamerhe est une question de justice et de paix dont l’avenir du Sud-Kivu dépend. Nous avons besoin de la paix et de la cohésion sociale dans notre province dont la sécurité est toujours fragile. La mise en liberté provisoire de Vital Kamerhe calmera tant soit peu la tension palpable dans nos milieux et pourra nous éviter le pire ! Nous en sommes convaincues », lit-on dans le mémo de ces femmes du Sud-Kivu.

Il faut dire que cette déclaration arrive alors que Vital Kamerhe continue à clamer son innocence dans le dossier portant détournement présumé des fonds alloués aux travaux de 100 jours.

Eric Shukrani

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