Des actions concrètes du président de la République, Félix Antoine Tshisekedi sont attendues tant sur le plan politique, judiciaire que sécuritaire pour rendre plus sûr l’exercice du métier du journaliste en RDCongo. Pour la deuxième célébration dimanche 03 mai, de la Journée de la liberté de presse de son quinquennat, le pays a certes gagné quatre places dans le classement par rapport à 2019, mais son score a baissé de 2,62. Ce qui signifie qu’il se maintient à un niveau alarmant.
En effet, les professionnels des médias de la Rd Congo regroupées dans différentes organisations professionnelles attendent de cinq actions prioritaires de la part du chef de l’Etat qui, dans son discours d’investiture, avait pris l’engament de faire des médias « véritablement un quatrième pouvoir.»
Dans son Rapport de monitoring de l’an un de la liberté de la presse après Kabila intitulé : « le bilan inquiétant de Tshisekedi sur la presse », Journaliste en Danger (JED) a énuméré lesdites actions. Il s’agit respectivement de :
1. Réformer sans délai, le cadre légal répressif actuel, à savoir, la Loi N°002 du 22 juin 1996, portant modalités de l’exercice de la liberté de la presse, en consacrant la dépénalisation des délits de presse afin que les journalistes puissent exercer sereinement et librement leur indispensable rôle de quatrième pouvoir ;
2. Doter la RDC d’une Loi d’accès à l’information qui fera obligation à tous les mandataires publics de publier toutes les informations d’intérêt général, non couvertes par le secret, pour des raisons de sécurité nationale ;
3. Mettre fin aux arrestations des journalistes et aux suspensions arbitraires des médias en confiant à un organe de régulation indépendant l’exclusivité des prérogatives de sanctions et en sensibilisant les forces de sécurité et acteurs du monde judiciaire aux droits et devoirs des journalistes ;
4. Mettre en place un mécanisme national de protection des journalistes doté des moyens et des relais dans les différentes institutions afin que les exactions commises contre les professionnels du secteur ne restent pas impunies ;
5. Mettre fin à l’impunité des crimes commis contre les journalistes en relançant les enquêtes sur les journalistes assassinés pendant et après la période de l’ancien régime.
« Sans actes forts, l’espoir de voir la situation s’améliorer est vain après deux décennies d’exactions à répétition contre les professionnels de l’information », précise Reporter sans frontières (RSF) dans son dernier bulletin publié ce 3 mai 2020.
Par conséquent, la promesse du chef de l’État congolais risque de rester lettre morte pendant que l’environnement dans lequel évoluent les professionnels de l’information deviendra extrêmement hostile.
Si au Classement mondial de la liberté de la presse 2020 RSF classe la RDCongo au 150ème rang sur 180 Etats, en Afrique le pays de Félix Antoine Tshisekedi se trouve classé 44ème sur les 53 pays couverts par ce Rapport sur le continent. Son score qui était de 51,71 en 2019 a régressé de 2,62 pour se situer à 49,09.
Ce positionnement tient visiblement du tableau sombre que confirment les relevés statistiques de JED sur les différentes atteintes au travail des journalistes.
En effet, depuis le début de l’année 2020, et après une légère accalmie qui avait suivi l’investiture du nouveau chef de l’Etat, il a été constaté, depuis quelques mois, une accélération du rythme des attaques contre les journalistes et les médias.
A JED de préciser dans son communiqué de ce jour : « en l’espace de 12 mois, soit depuis la célébration de la dernière journée mondiale de la liberté de la presse, le 03 mai 2019 jusqu’au 03 mai 2020, au moins 83 cas d’atteinte à la liberté de la presse ont été documentés à Kinshasa et dans les différentes provinces de la RDC. »
Etant conscient du faut que la presse est un moteur essentiel pour l’érection d’un état de droit qu’il prône, le chef de l’Etat, Félix Antoine Tshisekedi est de nouveau invité à agir en conséquence pour parachever les réformes légales vitales et déboulonner les prédateurs de la liberté de la presse en Rd Congo.
Avec mediacongo.net