Un consortium saoudien, dans lequel est impliqué le prince héritier Mohammed Ben Salman, a versé une avance de 17 millions de livres (19,5 M EUR) au propriétaire de Newcastle, Mike Ashley, informe VOA. Il s’agit d’une avance non remboursable sur le 345 millions d’Euro dans le cadre de rachat du club anglais évoluant en première division .
La Premier League doit maintenant vérifier que les acquéreurs potentiels remplissent ses critères par une série d’examens des actionnaires et des futurs dirigeants.
L’Arabie saoudite investit depuis plusieurs années dans le sport pour diversifier son économie très dépendante du pétrole.
Mais Amnesty International et d’autres ONG voient l’action de MBS, une manœuvre pour détourner l’attention des atteintes aux droits de l’homme dans ce pays.
Kate Allen, directrice d’Amnesty a écrit à Richard Masters, président de la Premier League, pour l’avertir du risque en termes d’image que court son institution.
« Tant que ces questions (sur les droits de l’homme en Arabie saoudite) ne seront pas réglées, la Premier League risque d’être bernée par ceux qui veulent utiliser le prestige et le glamour de la Premier League pour couvrir des actions profondément immorales », a-t-elle écrit.
Il faut dire qu’en octobre 2019, Mohamed Ben Salman avait tenté une approche pour acheter Manchester United. Ce rachat avait été retardé suite à l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi au sein du consulat d’Arabie saoudite en Turquie. Une affaire très médiatisée dans laquelle Salman était soupçonné d’être fortement impliqué.
L’utilisation du sport professionnel comme outil de « soft power » par des régimes peu démocratiques et où les libertés fondamentales ne sont pas respectées est une critique récurrente d’Amnesty, notamment contre les Etats du Golfe.
L’ONG avait ainsi déjà dénoncé le rachat de Manchester City par des fonds émiratis comme une tentative de blanchir la réputation du pays. Le fonds détenu par le cheikh Mansour, membre de la famille royale d’Abou Dhabi.
Joël Mugisho