Depuis plus de 48 heures, une partie importante des quartiers de Goma est confrontée à une grave pénurie d’eau potable, conséquence directe d’une défaillance électrique sur une installation de la Société Nationale d’Électricité (SNEL) à Ruzizi, dans la province voisine du Sud-Kivu. Cette panne a paralysé les systèmes de pompage desservant la zone urbaine densément peuplée.
L’interruption de la distribution, qui touche notamment la commune de Goma, a immédiatement créé une situation de crise humanitaire et logistique. Des milliers de familles, privées d’accès aux bornes-fontaines asséchées, se voient contraintes de recourir à des solutions de fortune, souvent risquées.
Dès l’aube, les rives du Lac Kivu sont devenues le point de rassemblement de la population, qui puise de l’eau brute non traitée, s’exposant à des dangers sanitaires considérables.
La pénurie a également entraîné une hausse des prix et de la spéculation commerciale. Les ménages contraints doivent acheter de l’eau auprès de vendeurs privés ou louer des tricycles pour transporter les récipients, augmentant ainsi les coûts pour les familles les plus vulnérables.
Plusieurs sources indiquent que la panne, qui affectait notamment le captage au niveau de Kamuchanga, semble en voie de résolution, laissant entrevoir un retour progressif de la pression dans certaines zones. L’installation de nouvelles bornes-fontaines se poursuit, notamment dans les avenues de Mikeno.
Les habitants de l’Est de Goma appellent désormais à des investissements durables afin de garantir une distribution régulière de l’eau potable, indépendante des aléas électriques. La résilience de la population ne peut se substituer à la nécessité d’une infrastructure publique fiable.
Joseph Aciza

