Les activités socioéconomiques ont été complètement paralysées ce mercredi 19 novembre 2025 à Lubero centre et dans plusieurs autres localités du territoire, à la suite d’un appel lancé par les structures citoyennes locales. Écoles, marchés, commerces et axes routiers sont restés fermés toute la journée, en signe de deuil et de solidarité envers les victimes des récentes tueries attribuées aux rebelles ADF, notamment dans le secteur des Bapere et le groupement Manzia.
Dès les premières heures du matin, la vie socioprofessionnelle, scolaire et économique a été suspendue dans l’ensemble du territoire de Lubero.
La synergie des groupes de pression et mouvements citoyens se félicite de la forte mobilisation de la population, qui a répondu massivement à l’appel à la journée “ville morte”.
Selon Blaise Kalisha, militant des mouvements citoyens, l’initiative a été observée « à 100 % », comme souhaité par les organisateurs. Il a salué le soutien total des habitants et a réitéré l’exigence d’un renforcement de la sécurité dans le territoire, particulièrement meurtri par des massacres dans plusieurs localités, dont Ntoyo et Biambwe.
« Tout Lubero veut la paix »
Dans une déclaration, Blaise Kalisha a exprimé sa satisfaction pour la collaboration des autorités locales, qui a permis la sécurisation du deuil collectif.
« Nous remercions les autorités pour leur collaboration qui a permis de sécuriser notre deuil collectif en mémoire des victimes des massacres dans le secteur de Bapere. Nous remercions également la population pour avoir respecté notre mot d’ordre. Aucun incident n’a été enregistré. Tout Lubero veut la paix, c’est notre grande revendication. Si nos préoccupations ne trouvent pas de solution, nous lancerons d’autres actions citoyennes dans la non-violence active. Stop aux massacres dans le secteur de Bapere et la chefferie de Baswagha », a-t-il déclaré.
Le militant a également rappelé la situation d’insécurité préoccupante dans le territoire.
« Depuis plusieurs mois, le territoire de Lubero est pris en étau : au sud par le M23 et l’armée rwandaise, au nord par les ADF. Cette double menace plonge les populations dans un désarroi indescriptible. Cette journée ville morte est un cri de détresse, mais aussi un refus clair de voir les massacres se normaliser. Les autorités doivent l’entendre et surtout agir ».
La journée s’est clôturée devant le bureau communal de Lubero, en présence des forces de l’ordre.
Femmes, hommes et jeunes ont allumé des bougies en mémoire des compatriotes tués par les djihadistes ADF-MTM, dans un moment de recueillement empreint d’émotion.

