L’ONG de défense des droits humains La Voix des Sans Voix (VSV) alerte sur une « absence de démocratie » dans l’élection des membres du bureau de l’Assemblée nationale, dénonçant l’imposition de candidatures uniques et l’élimination de postulants. Dans un communiqué publié samedi 15 novembre, l’organisation fustige une « grave entrave » au processus électoral interne de la chambre basse.
Selon la VSV, plusieurs candidats auraient été écartés des listes, vidant le scrutin de toute compétition réelle. L’ONG estime que cette pratique contrevient aux principes de pluralité et de transparence que devrait incarner l’institution parlementaire.
Le directeur exécutif de la VSV, Rostin Manketa, rappelle que l’Assemblée nationale, considérée comme le « temple de la démocratie », a un devoir d’exemplarité qui n’a pas été respecté. Il regrette que le processus ait été marqué par ce qu’il qualifie d’« épuration » des candidatures.
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Deux situations illustrent, selon l’ONG, cette dérive :
- Au sein de l’Union sacrée, des aspirants au poste de Président de l’Assemblée nationale, pourtant membres de la majorité, auraient été écartés.
- Dans l’opposition, une seule candidature aurait été retenue pour le poste de rapporteur adjoint, pourtant réservé statutairement à ce camp politique.
Pour la VSV, ces mécanismes de sélection s’apparentent à des manœuvres visant à imposer des choix politiques prédéfinis, au détriment de la libre compétition.
Face à cette situation, l’organisation appelle les autorités nationales et les partis politiques à revenir aux fondamentaux de la démocratie. Elle exhorte à éviter toute imposition de candidats aux postes électifs, y compris au sein des structures institutionnelles et partisanes.
« La démocratie ne peut s’épanouir dans un climat de choix imposés. Elle repose sur la liberté de postuler et sur la transparence des processus électoraux », insiste la VSV dans son communiqué.
L’ONG estime que le développement démocratique en RDC passe par la pluralité des candidatures et une compétition électorale réellement ouverte. Elle avertit que le non-respect de ces principes au sein même de l’Assemblée nationale envoie un signal négatif aux autres institutions et fragilise l’ensemble du système démocratique.
L’alerte de la VSV relance le débat sur la crédibilité des processus internes du Parlement, posant la question de savoir comment exiger du corps électoral l’adhésion aux valeurs démocratiques lorsque l’institution censée les incarner recourt elle-même à des pratiques de sélection restrictive.
Joseph Aciza

