Intervenons-nous

Douze députés nationaux issus de l’Union sacrée de la Nation sont candidats à la présidence de l’Assemblée nationale de la République Démocratique du Congo. Parmi eux, aucune femme. Une situation dénoncée par le Caucus des Femmes Congolaises pour la Paix, qui parle d’une « masculinisation de la gestion du pays ».

Dans un entretien accordé à La Prunelle RDC ce mardi 28 octobre 2025, Solange Lwashiga Furaha, Secrétaire exécutive du Caucus, regrette le manque de volonté politique des dirigeants congolais à reconnaître et valoriser les compétences féminines.

« La République regorge pourtant d’une expertise politique avérée dans le chef des femmes », a-t-elle souligné.

Selon cette organisation de la société civile, engagée pour la promotion des droits humains, l’égalité de genre et la représentation équitable des femmes et des hommes, les douze candidatures masculines traduisent une compétition davantage économique que politique.

« Ces candidats semblent motivés par l’intérêt personnel, dans le but de renflouer leurs poches, plutôt que par le souci du service public », explique le Caucus.

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Solange Lwashiga appelle le Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, à refuser cette exclusion des femmes et à exhorter les autorités morales à revoir la liste des candidats pour y intégrer des représentantes féminines.

Elle rappelle qu’à l’époque du Président honoraire Joseph Kabila Kabange, la députée Jeanine Mabunda avait été élue première femme à la tête de la Chambre basse du Parlement, avant d’être destituée un an plus tard.

« L’ancien Président avait au moins fait preuve de bonne volonté. Aujourd’hui, l’absence de candidatures féminines démontre un déficit de démocratie », déplore-t-elle.

Pour la Secrétaire exécutive du Caucus, la question des compétences féminines ne devrait plus faire débat.

« Les femmes sont compétentes », insiste-t-elle, dénonçant au passage « le caractère patriarcal du système politique congolais ».

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« Nous condamnons cette manière de déconsidérer les compétences des femmes. Je ne crois pas que ces hommes aient plus de capacités que certaines femmes », a encore affirmé Mme Lwashiga.

Enfin, le Caucus des Femmes Congolaises pour la Paix exhorte le chef de l’État à promouvoir la participation des femmes aux postes décisionnels, à faire respecter le principe de la parité tel que garanti par l’article 14 de la Constitution, et à intensifier la lutte contre les violences basées sur le genre.

Notons qu’à l’issue des primaires organisées le lundi 27 octobre à Kinshasa, le groupe parlementaire Ensemble pour la République de Moïse Katumbi a désigné la députée nationale Clotilde Mitita Kalungu à la succession de Dominique Munongo au poste de rapporteure adjointe de la Chambre basse du Parlement.

Suzanne Baleke

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