Quatre personnes ont été tuées et une autre grièvement blessée lors des affrontements survenus vendredi 24 octobre 2025 dans plusieurs villages du territoire de Fizi, au Sud-Kivu.
L’information a été confirmée ce lundi 27 octobre par l’administrateur du territoire, Samy Kalondji Badibanga.
Selon lui, ces combats ont éclaté dans la matinée de vendredi dans le secteur de Kandja et celui de Lulenge, notamment dans les villages de Misisi et Lulimba (groupement de Basikasiro), ainsi qu’à Kilembwe (groupement de Bashimimbi). Ils ont opposé les combattants du CNPCC de Yamuli Yakotumba, issus de l’ancienne rébellion FPL, aux éléments du Fabebe de Ngoma Nzito.
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« Les Yakotumba exigeaient aux Ngoma Nzito de détruire les barrières payantes qu’ils avaient érigées sur certains passages de la population. À Misisi, nous avons enregistré quatre morts dans les rangs de Ngoma Nzito et leur position de Mantelé a été incendiée », précise M. Kalondji.
L’administrateur indique également qu’à Kilembwe, d’autres tensions ont éclaté entre des Wazalendo et les Fabebe autour du passage des troupeaux de vaches.
« Un habitant a été grièvement blessé lors de ces échanges de tirs », ajoute-t-il.
Samy Kalondji déplore une fois de plus que la population demeure la principale victime de ces affrontements récurrents.
« Même les patriotes Wazalendo, que le Chef de l’État considère comme des héros, peinent à s’unir pour combattre l’ennemi commun du pays. Cette division ne profite qu’aux forces étrangères qui convoitent nos minerais », regrette-t-il.
Un territoire meurtri par des décennies de conflits
L’autorité territoriale rappelle que Fizi a été le théâtre de nombreuses guerres depuis plusieurs décennies : la rébellion muleliste de 1964, les affrontements Bembe-Buyu de 1989, la guerre du RCD en 1997, l’évasion de l’AFDLR en 1999, ou encore la quête du CNDP en 2012.
« Fizi est un territoire martyr », reconnaît-il.
Samy Kalondji appelle les Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP/Wazalendo) à la cohésion et à la discipline, rappelant qu’ils opèrent sous le commandement des FARDC.
Il souligne que toute violation des consignes militaires, usurpation d’armes ou atteinte aux droits humains sera punie conformément à la loi.
Enfin, il exhorte les différentes tribus et communautés de Fizi à promouvoir la cohabitation pacifique et la cohésion sociale, conditions essentielles selon lui pour le développement du territoire.
Sylvie Bahati