Intervenons-nous

    La situation sécuritaire du Sud-Kivu devient de plus en plus alarmante. Depuis plus de sept mois, cette province de l’Est de la République Démocratique du Congo vit au rythme des enlèvements, des incendies, des affrontements armés et d’une crise humanitaire sans précédent. Les populations, épuisées, lancent un cri de détresse.

    Dans le groupement d’Irambi Katana, territoire de Kabare, Karumba un notable du village a été enlevé en plein jour ce dimanche 19 octobre, alors qu’il se rendait à l’église. Selon plusieurs témoins, ce sont des éléments se réclamant du mouvement Wazalendo qui l’auraient emmené, l’accusant de collaborer avec le M23, groupe rebelle qui contrôle depuis plusieurs mois certaines zones stratégiques de Bukavu, Goma et leurs environs.

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    Cet enlèvement intervient deux semaines seulement après la capture d’un homme identifié comme Kizito habitant de Chiragabwa, membre de l’APROMOTCO (Association des Propriétaires et Motards du Congo). Celui-ci aurait été arrêté par le M23, accusé cette fois d’être informateur des Wazalendo. Une spirale d’accusations croisées qui plonge les civils dans la peur et la confusion totale.

    Mais l’insécurité ne s’arrête pas là. À ces enlèvements s’ajoutent des incendies à répétition, parfois d’origine criminelle, qui ont coûté la vie à plusieurs personnes et détruit des dizaines de maisons et commerces. Des dégâts matériels considérables sont régulièrement enregistrés, aggravant la précarité d’une population déjà meurtrie par la flambée des prix, la crise alimentaire et les difficultés de scolarisation des enfants.

    « Nous n’en pouvons plus ! » s’indigne une habitante de Katana. « Chaque jour, nous vivons dans la peur. Nos frères disparaissent, nos maisons brûlent, nos enfants n’ont plus d’avenir. Que font nos dirigeants ? »

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    Les habitants du Sud-Kivu appellent les autorités provinciales, nationales et les partenaires internationaux à agir d’urgence pour mettre fin à cette descente aux enfers. Car au-delà des statistiques, ce sont des vies humaines, des familles entières et tout un tissu social qui se déchirent lentement sous le poids d’une insécurité devenue banale.

    Sylvie Bahati

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