L’acteur social Jean-Bosco Muhemeri dénonce ce qu’il qualifie de « recyclage politique » après la création à Nairobi, au Kenya, de la plateforme « Sauvons la RDC », dirigée par l’ancien président Joseph Kabila Kabange, le mercredi 15 octobre 2025.
Dans une interview exclusive accordée à La Prunelle RDC ce jeudi 16 octobre, Muhemeri estime que les alliés congolais du Rwanda sont « à court d’idées » et que leur « patron n’est plus inspiré comme avant ».
« La multiplication des dénominations pour masquer le système offensif rwandais de pénétration du Congo ne trompe plus personne. Les trucs AFDL, RCD, CNDP, M23, AFC, SRDC… font partie d’une même mise en scène macabre au service des mêmes réseaux étrangers », déclare-t-il.
Selon lui, ces différents mouvements ont contribué à enfoncer la RDC dans un cycle de violences et de divisions qui dure depuis plusieurs décennies.
« Le peuple en a marre, et les voix pour en finir se lèvent à gauche et à droite. La naïveté d’autrefois laisse place à une prise de conscience », ajoute-t-il.
Jean-Bosco Muhemeri juge que Joseph Kabila, en reprenant la main dans ce qu’il considère comme une alliance indirecte avec Kigali, « perd toute crédibilité ».
« Cette aventure ne peut plus convaincre. Ils n’ont plus qu’une seule issue : le coup de force ou la disgrâce politique et sociale », estime-t-il.
Concernant le nom de la plateforme, « Sauvons la RDC », Muhemeri affirme qu’il s’agit d’un simple camouflage :
« Derrière la ruse, personne n’est dupe. Le discours mensonger de restaurateur de la démocratie dans une jungle marquée par l’exclusion ethnique et la haine tribale ne convainc plus personne », martèle-t-il.
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Enfin, il adresse une recommandation directe au Gouvernement congolais :
« Le Gouvernement doit faire preuve de fermeté, même s’il accepte de s’asseoir à la table des négociations. Mais il faut y aller avec les acteurs sociaux et les représentants des victimes, pour confronter les narratifs et faire triompher les valeurs et les intérêts des Congolais. »
Suzanne Baleke