Intervenons-nous

Une attaque planifiée par des miliciens de la CODECO contre le site des déplacés de Roe, dans le territoire de Djugu (Ituri), a été déjouée ce mardi 14 octobre 2025 grâce à l’intervention rapide des troupes bangladaises de la MONUSCO. Selon Jean-Tobie Okala, chargé de communication de la Mission onusienne à Bunia, les Casques bleus ont tiré 92 coups de feu pour repousser les assaillants et prévenir une tragédie humanitaire.

L’alerte a été donnée vers 7 heures 40, lorsque des tirs nourris ont éclaté dans le village de Ndachulu. Les miliciens tentaient alors de progresser vers le site de déplacés de Roe, situé à une centaine de kilomètres de Bunia. Dans le même temps, un autre groupe armé a tendu une embuscade à Maze, visant des agriculteurs en route vers leurs champs.

Lire aussi : Ituri : 14 déplacés tués et d’autres portés disparus dans une attaque de la milice CODECO à Maze (Djugu)

Alertées, les forces de la MONUSCO se sont immédiatement déployées. Leur riposte a permis de disperser les assaillants et de sécuriser la zone. Une autre unité de la Force onusienne est intervenue à Maze avant de progresser jusqu’à Largu, où des mouvements suspects étaient signalés. Cette action coordonnée a permis de stopper l’avancée des miliciens et d’éviter un nouveau drame humanitaire dans cette région meurtrie.

Le calme est revenu vers 11 heures, bien que le bilan provisoire reste lourd : deux civils tués et plusieurs maisons incendiées dans le village d’Ogobi. Les troupes onusiennes ont également escorté des véhicules humanitaires jusque Drodro, garantissant leur sécurité dans une zone encore instable.

Dans un communiqué, la société civile de Djugu, par la voix de son coordonnateur Charité Banza Bavi, a dénoncé une recrudescence des attaques dans la chefferie de Bahema-Nord. Selon lui, plusieurs habitations ont été incendiées dans le groupement Buku, et un civil aurait trouvé la mort sur le site des déplacés de Roe. Il appelle les FARDC à renforcer leur présence pour faire face à la menace persistante des groupes armés.

Lire aussi : Ituri : des agents de l’UNICEF attaqués par des miliciens Zaïre à Djugu, l’armée dénonce une violation du droit humanitaire

En réaction, la MONUSCO a annoncé le maintien de patrouilles diurnes et nocturnes dans les zones de Roe, Maze et Largu afin d’assurer la protection des civils et de prévenir toute nouvelle attaque.

Roger Kakulirahi

Share.