Depuis plusieurs semaines, la province de la Tshopo est secouée par une vague de panique et de violences liées à une rumeur aussi étrange qu’inquiétante. Un phénomène d’« atrophie mystique du sexe masculin » toucherait certains habitants. Ces allégations, propagées à grande vitesse sur les réseaux sociaux, ont entraîné des lynchages meurtriers : au moins trois personnes ont été tuées, dont des médecins brûlés vifs, accusés à tort d’être à l’origine de ce supposé fléau.
La situation a été alimentée par la diffusion de vidéos virales dans lesquelles des individus affirment avoir été victimes de cette mystérieuse malédiction avant d’être « guéris » par une église locale qualifiée de secte.
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Cette organisation religieuse, active dans plusieurs villes du pays, multiplie les témoignages filmés de prétendues victimes durant ses cultes, contribuant à un climat de peur, de confusion et de superstition.
Face à cette psychose collective, le Gouverneur de la Tshopo, en mission officielle, Paulin Lendongolia Lebabonga, a publié un communiqué officiel démentant catégoriquement ces rumeurs qu’il juge sans aucun fondement scientifique ni factuel.
Il met en garde la population contre les intoxications dangereuses qui ont déjà conduit à des morts violentes et menacent la cohésion sociale.
Signé le 7 octobre 2025 par le vice-gouverneur Didier Lomoyoiteku, le communiqué appelle à la vigilance, au calme et au discernement, invitant les habitants à ne pas céder à la désinformation ni à la manipulation.
Les autorités locales – maires, bourgmestres et administrateurs de territoires – ont été instruites de sensibiliser les communautés, de préserver l’ordre public et de coopérer avec les forces de sécurité afin de prévenir toute nouvelle escalade de violence.
Le Gouverneur rappelle également que toute personne se déclarant victime de ce phénomène sans preuve tangible, ou accusant autrui de manière infondée, s’expose à des poursuites judiciaires.
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Cette affaire met en lumière les dangers des rumeurs, des légendes urbaines et des discours manipulatoires parfois exploités à des fins sectaires ou communautaires, amplifiés par la viralité des réseaux sociaux dans un contexte de fragilités sécuritaires et sociales.
Plus que jamais, la prudence, la vérification des faits et le dialogue entre autorités et communautés s’imposent pour restaurer la paix et la confiance au sein de la province de la Tshopo.