Le président de l’Assemblée nationale, Vital Kamerhe, a annoncé ce lundi 22 septembre 2025 à Kinshasa sa démission de ses fonctions, sans attendre le vote de la plénière sur la pétition visant sa déchéance. Dans une allocution solennelle, il a déclaré prendre cette décision « en toute responsabilité, sans débat ni vote », au nom de l’unité et de la cohésion nationale.
Devant les députés réunis en plénière, Kamerhe a estimé qu’un vote sur sa destitution aurait porté « un coup dur aux acquis » institutionnels et risquait de fragiliser « la cohésion nationale et l’harmonie » nécessaires à la réussite du projet collectif de paix et de développement. Il a affirmé préférer se ranger du côté du « camp de la République », citant le récit biblique du roi Salomon pour illustrer son choix d’éviter la division.
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Le président sortant est revenu sur la pétition déposée contre lui par voie d’huissier et examinée par une commission spéciale.
Selon lui, le document comportait des irrégularités, notamment la signature d’un non-député identifié sous le numéro 42.
« Cette pétition n’est donc pas l’œuvre exclusive de députés nationaux », a-t-il soutenu, rappelant que l’article 31 du Règlement intérieur réserve cette initiative aux seuls élus.
Kamerhe a également réfuté les accusations de blocage dans l’amélioration des conditions de travail des députés. Il a expliqué que la réduction du train de vie des institutions avait été décidée par le gouvernement pour soutenir l’effort de guerre à l’Est, une mesure qui n’épargnait pas l’Assemblée nationale.
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Dans son intervention, le désormais ancien président de la Chambre basse a reconnu avoir été la cible de critiques « acerbes et largement médiatisées », mais aussi de nombreux soutiens, auxquels il a adressé ses remerciements. Il a dit n’éprouver « ni colère ni ressentiment », mais vouloir cultiver « l’amour fraternel et le pardon ».
Il a rappelé son rôle dans l’avènement de l’alternance pacifique au profit du président Félix Tshisekedi et s’est dit fier que beaucoup aient depuis rejoint cette vision.
« J’ai consacré l’essentiel de ma vie à la paix et à l’amélioration des conditions de vie de notre population », a-t-il affirmé.
Vital Kamerhe a exprimé sa gratitude aux députés, aux pétitionnaires, au personnel administratif et aux assistants parlementaires pour leur engagement. À son successeur, il a souhaité « plein succès » et demandé aux élus de lui apporter leur soutien. Aux jeunes députés, il a lancé un appel à la discipline et à la conscience historique de leur mission.
Enfin, il a tenu à rappeler que l’essentiel pour la nation reste les défis sécuritaires et sociaux, en particulier la guerre qui frappe les populations du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et de l’Ituri, ainsi que la lutte contre le chômage et la pauvreté.