Intervenons-nous

    L’Assemblée nationale entame ce jeudi 18 septembre 2025 à Kinshasa l’examen des pétitions visant cinq membres de son bureau, dont le président Vital Kamerhe. Cette étape intervient après la mise en place, mercredi 17 septembre, d’une commission spéciale chargée de l’examen, conformément au règlement intérieur de la chambre basse du Parlement.

    La plénière de mercredi, consacrée à l’installation de cette commission, a été marquée par quelques échanges entre députés nationaux autour des griefs portés contre Kamerhe et quatre autres membres du bureau. Les pétitionnaires leur reprochent une gestion opaque, des arriérés de salaire et la non-prise en charge des élus.

    Plusieurs élus ont néanmoins critiqué la pertinence de cette démarche, estimant qu’elle intervient à un moment où la République démocratique du Congo est confrontée à une crise sécuritaire majeure, avec l’occupation de Goma et Bukavu par le groupe armé AFC-M23.

    « L’urgence, c’est la paix pour la RDC. L’urgence, c’est la cessation d’hostilités dans l’Est de notre pays. L’urgence, c’est le dialogue que les Congolais veulent avoir. Les pétitions que nous analysons aujourd’hui ne constituent qu’une distraction », a déclaré un député.

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    Le député Justin Bitakwira a abondé dans le même sens, affirmant : « Quand ce peuple nous regarde, il pense qu’on a en face de lui des inconscients », avant de s’interroger sur le caractère « normal » de la situation politique actuelle.

    Ces critiques n’ont pas interrompu la plénière. Le premier vice-président de l’Assemblée nationale, Jean-Claude Tshilumbayi, a rappelé les étapes prévues par le règlement intérieur. Selon l’article 31, alinéa 2, une pétition contre le président du bureau doit recueillir les signatures d’au moins un quart des membres de l’Assemblée nationale.

    Lorsqu’un ou plusieurs membres sont visés, l’alinéa 4 prévoit la convocation d’une plénière pour mettre en place une commission spéciale et temporaire composée d’un délégué par groupe parlementaire et d’un non-inscrit.

    Jean-Claude Tshilumbayi a confirmé la création de cette commission et précisé qu’elle dispose de 72 heures pour présenter ses conclusions.

    « Le bureau procèdera à la signature de la décision investissant les membres de la commission qui devraient, le plus rapidement possible, se mettre au travail dès ce jeudi à la première heure », a-t-il indiqué.

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    La mise en place de cette commission constitue une étape décisive dans la procédure pouvant conduire à la destitution du président de l’Assemblée nationale, du rapporteur, du rapporteur adjoint, du questeur et de la questeure adjointe, tous visés par la fronde.

    De leur côté, les initiateurs des pétitions affirment vouloir aller jusqu’au bout, rappelant que le mea culpa formulé par Vital Kamerhe lors de l’ouverture de la session de septembre illustre, selon eux, la reconnaissance des griefs portés à sa charge.

    Séraphin Mapenzi

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