À la suite du massacre de plus de cent civils à Ntoyo la semaine dernière, dont plusieurs enseignants figurent parmi les victimes, les chefs d’établissements scolaires de la sous-division éducationnelle de Njiapanda, dans le territoire de Lubero (Nord-Kivu), ont décidé de suspendre les cours dans toutes leurs écoles.
Cette décision est intervenue le jeudi 11 septembre 2025, lors d’une réunion d’évaluation des activités scolaires tenue à l’école primaire Masapi, dans la localité de Njiapanda. Les responsables d’écoles ont déploré l’assassinat de deux enseignants de l’EP Etaito, ainsi que d’élèves et de nombreux parents tués lors de l’attaque survenue dans la nuit du lundi 8 au mardi 9 septembre.
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« Lors des récents massacres de Ntoyo, plusieurs civils ont été tués, dont un enseignant de l’EP Salita de Mangurejipa et un enseignant de l’EP Mangurejipa, sans oublier le directeur de l’EP Beua à Mayeba tué précédemment, ainsi que des écoliers et parents assassinés à Kyanganda, Kaheku, Birendu et Maseme. Suite à cela, nous avons jugé de suspendre les activités scolaires », ont-ils déclaré.
En plus des pertes humaines, les chefs d’établissements ont dénoncé d’importants dégâts matériels, notamment des manuels et matériels didactiques incendiés, ainsi que la délocalisation de certaines écoles. Ils estiment que la suspension des cours est nécessaire pour préserver la sécurité des élèves face aux attaques attribuées aux rebelles ADF.
« Craignant pour notre sécurité et celle des élèves, nous demandons aux parents de garder les enfants à la maison jusqu’à nouvel ordre », ont-ils précisé.
Les responsables scolaires appellent les autorités éducatives, civiles et militaires à prendre leurs responsabilités afin de sauver l’éducation dans cette partie du territoire de Lubero.
Pour rappel, les massacres perpétrés par les ADF dans la nuit du lundi 8 au mardi 9 septembre à Ntoyo ont fait plus de 70 morts. Malgré les assurances données par les autorités militaires concernant le renforcement des mesures sécuritaires, la population vit toujours dans une psychose totale, et le climat d’insécurité compromet gravement le fonctionnement du système éducatif dans la région.