À moins d’une semaine de la rentrée scolaire prévue le 1er septembre 2025 sur toute l’étendue du territoire national en République démocratique du Congo (RDC), de sérieuses inquiétudes demeurent quant à son effectivité. Parents, élèves et enseignants expriment leurs doutes face à un contexte socio-économique difficile et à des tensions persistantes dans le secteur éducatif.
Dans la ville de Bukavu, un constat effectué ce mercredi 27 août 2025 par La Prunelle RDC révèle que de nombreux parents n’ont toujours pas acheté de fournitures scolaires pour leurs enfants. Ils expliquent ce retard, à cinq jours de la rentrée, par une crise socio-économique sans précédent, aggravée par l’occupation de la ville par la rébellion M23-AFC.
Ce manque de moyens financiers se traduit par une faible activité commerciale dans les marchés tels que Kadutu ou encore chez Baba Cingazi, où les vendeurs de fournitures scolaires constatent que leurs articles restent invendus et s’interrogent sur la réalité de la rentrée scolaire dans ce climat.
Les élèves finalistes du secondaire, particulièrement dans l’attente de la publication des résultats de l’examen d’État 2024-2025, doutent également de la reprise effective des cours. Sans cahiers et dans l’incertitude, les élèves du primaire et du secondaire se disent impatients mais gardent confiance dans la capacité de leurs parents à trouver une solution d’ici le 1er septembre.
Du côté des professionnels de l’éducation, le malaise est tout aussi visible. Si le ministère de l’Éducation nationale et Nouvelle citoyenneté maintient la date du 1er septembre, des syndicalistes nationaux et des enseignants provinciaux posent comme condition une amélioration salariale.
Au Sud-Kivu, plusieurs enseignants, longtemps payés en salaires jugés indécents, exigent désormais une revalorisation de leurs revenus. Dans les territoires de Kalehe et Mwenga, certains rapportent n’avoir pas perçu leurs salaires depuis plus de trois mois. Ils avaient déjà menacé de déclencher une grève sèche pour réclamer le paiement de leurs dus.
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Ces tensions mettent en lumière les faiblesses structurelles du système éducatif congolais et les inquiétudes persistantes chez les parents, élèves et enseignants. La situation rappelle les perturbations de l’année scolaire écoulée, marquée par une grève de deux mois des enseignants qui réclamaient une rémunération décente.
Face à ces défis, la ministre nationale de l’Éducation, Raïssa Malu, a promis que le gouvernement prendrait en compte les difficultés rencontrées par les enseignants. Reste à savoir si ces assurances suffiront pour garantir une rentrée scolaire effective ce lundi 1er septembre.