Le 24 août 2025 marque le vingt-septième anniversaire du massacre de Kasika, dans le territoire de Mwenga (Sud-Kivu), où une partie importante de la communauté Nyindu a perdu des proches dans des violences perpétrées par l’armée rwandaise ANC-APR en 1998. Plus de deux décennies après ces tragédies, les familles des victimes continuent de réclamer justice, reconnaissance officielle et réparations.
La journée a été ponctuée de diverses activités commémoratives à Kasika et à Kinshasa pour honorer la mémoire des victimes et rappeler le besoin urgent de justice transitionnelle.
À Kasika, la commémoration a été placée sous le signe de la prière et de la paix. Une messe d’action de grâce s’est tenue à la paroisse Saint Joseph Mukasa, rassemblant familles des victimes, autorités coutumières, politico-administratives et religieuses. Les participants ont médité sur ces événements tragiques et imploré le Seigneur Jésus-Christ, Prince de la Paix, pour le retour de la sérénité dans cette région meurtrie.
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Parallèlement, à Kinshasa, la communauté Nyindu a organisé des activités au Musée National de la RDC et au mémorial Genocost. En présence de Willy Shembale, président de la synergie des victimes du Genocost, et de nombreux proches des victimes, un recueillement émouvant a été observé.

Au cours de ces commémorations, les familles nyindus ont exprimé leur douleur intacte et leurs revendications :
- Reconnaissance officielle du massacre de Kasika comme génocide,
- Inscription des noms des victimes sur la liste officielle du mémorial Genocost,
- Mise en œuvre d’une justice transitionnelle efficace, incluant réparations et indemnisations.
« Nous continuons à solliciter de l’État congolais une implication totale pour que ce génocide soit reconnu et que les victimes soient honorées. Qu’il y ait des indemnisations et une justice réparatrice », a déclaré Elias Mulungula, notable nyindu.
Pour la communauté Nyindu, le souvenir des victimes n’est pas seulement un hommage, mais un devoir de mémoire pour que justice soit faite et que de telles atrocités ne se reproduisent plus. Ce appel à la justice transitionnelle et à la reconnaissance officielle est également adressé à la communauté nationale et internationale.
Alors que le traumatisme du massacre continue de hanter les survivants et leurs descendants, la commémoration du 24 août 2025 renouvelle l’espoir d’une prise de conscience politique, indispensable pour garantir paix et réconciliation durable dans l’Est de la RDC.