Intervenons-nous

    La Société Civile Forces Vives de l’Ituri alerte sur une détérioration inquiétante de la sécurité dans cette province du nord-est de la République Démocratique du Congo, marquée par des massacres, viols, pillages, incendies de maisons et profanations d’églises.

    Dans un communiqué rendu public ce lundi 24 août 2025, elle dresse un bilan accablant de la période allant du 27 juin au 24 août.

    Lire aussi : Ituri : trois civils tués et plusieurs biens incendiés dans une attaque des ADF-MTM à Boga (Irumu)

    • 163 civils tués et 33 blessés,
    • 31 femmes violées,
    • 423 bêtes pillées (103 vaches et 320 chèvres et moutons),
    • 181 maisons et 7 véhicules incendiés,
    • 69 boutiques pillées,
    • plusieurs lieux de culte profanés, notamment la paroisse catholique de Lopa et le propédeutique de Mudzi-Pela.

    Selon la Société Civile, les principaux auteurs de ces atrocités sont les ADF et leurs supplétifs, particulièrement actifs dans les territoires d’Irumu et Mambasa. Elle cite également des attaques attribuées à la CRP et aux milices CODECO et Walendu Pitsi.

    Elle rappelle notamment :

    • l’attaque du 13 août 2025 à Lopa-Lidji-Iga-Barrière et Nizi, lors de laquelle des affrontements entre FARDC et CRP ont causé la mort de 19 civils, fait 14 blessés et plusieurs femmes violées ;
    • l’attaque des 11 et 14 août 2025 à Ngokoni et Sanduku, où les Walendu Pitsi ont tué 8 civils ;
    • l’attaque du 23 août 2025 à Gudda (chefferie des Ndo Okebo) attribuée à CODECO, qui a fait 7 morts, dont 5 calcinés.

    Ces violences ont provoqué des déplacements massifs vers Bunia et Katoto, où la population se dit privée d’assistance humanitaire.
    La société civile note en outre que la ville de Bunia elle-même n’est pas épargnée, évoquant des tueries répétitives de civils et des tracasseries militaires, certains soldats imposant illégalement une taxe de 5 000 FC aux habitants.

    Dans son communiqué, la Société Civile d’Ituri condamne fermement ces exactions et formule plusieurs recommandations :

    • au Président de la République : diligenter une enquête indépendante, lancer des opérations militaires de grande envergure contre les groupes armés, relever les militaires présents depuis plus de deux ans en Ituri, et soutenir des campagnes de sensibilisation pour la paix ;
    • au Gouvernement central : favoriser le retour des déplacés, sécuriser les sites, sanctionner les auteurs de viols et de profanations, et assurer la libre circulation des personnes et de leurs biens.

    Lire aussi : Ituri : la MONUSCO condamne le massacre d’au moins 52 civils et exige des enquêtes

    Enfin, elle invite la population à collaborer étroitement avec les autorités pour rétablir la sécurité et renforcer la cohésion sociale dans une province meurtrie par plus de deux décennies de violences.

    Cette alerte survient alors que l’est de la RDC reste en proie à une insécurité chronique, alimentée par l’activisme de multiples groupes armés.

    Brigitte Furaha

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