Une fillette d’environ 14 ans a été abattue dimanche 17 août dans le village Lubila, groupement des Baliga, territoire de Shabunda (Sud-Kivu), par un élément présenté comme appartenant au groupe armé « Wazalendo » du général auto-proclamé Kafuma. En réaction, des jeunes ont saisi l’auteur du tir et l’ont lynché sur place.
Selon des témoins, le militaire irrégulier aurait tiré sans motif apparent, ôtant la vie à l’adolescente sur le champ. La colère a aussitôt gagné la communauté, déjà éprouvée par l’insécurité, et s’est traduite par un acte de justice populaire.
Contacté par La Prunelle RDC ce lundi 18 août, le Cadre Permanent de Réflexion pour le Développement de Shabunda (CPRDS) a condamné avec fermeté ce double drame.
« Il est urgent que justice soit rendue et que des mesures soient prises pour restaurer la paix et la sécurité dans cette région fragilisée par des violences récurrentes », a déclaré John Akilimali Kaningini, chargé de communication du CPRDS.
La structure citoyenne exige l’ouverture d’une enquête rigoureuse et impartiale afin que les auteurs soient sanctionnés, estimant qu’il est nécessaire de décourager des comportements « contraires aux valeurs humaines et sociales ».
Jusqu’à présent, aucune réaction n’a été enregistrée de la part des autorités politiques, administratives ou militaires locales, ni même du mouvement Wazalendo concerné. Cette absence de réponse officielle alimente la frustration et l’inquiétude de la population.
Ce meurtre rappelle l’urgence d’un renforcement de la gouvernance sécuritaire et judiciaire au Sud-Kivu, pour mettre fin à l’impunité et éviter la répétition de tels drames.
À noter que le territoire de Shabunda avait déjà été secoué le 6 août dernier, lorsqu’un prêtre catholique, l’abbé François Mulenganya, curé de la paroisse Saint Charles Lwanga, avait été attaqué à Kibanda Mangobo, à une vingtaine de kilomètres de Kigulube. En route pour une cérémonie d’ordination à Kasongo, il avait été violemment tabassé et dépouillé d’une somme estimée à 22.000 dollars américains par des hommes armés dirigés par le général auto-proclamé Karuketa Mukamba, lui aussi ancien membre d’un groupe Wazalendo opérant dans la zone.
Abdallah Mapenzi