Intervenons-nous

Un homme accusé de vol a été brûlé vif dans la nuit du dimanche 10 au lundi 11 août 2025 par une foule en colère au quartier Cikonyi, près de la Brasserie, dans la commune de Bagira, à Bukavu. Ce lynchage public, qualifié de justice populaire, a choqué la population locale et suscité une vive réaction de la Nouvelle Dynamique de la Société Civile du Sud-Kivu (NDSCI).

Selon Maître Wilfried Habamungu, porte-parole de la NDSCI, « recourir à la justice populaire, c’est nier les droits humains fondamentaux et s’opposer aux principes de l’État de droit ». Il rappelle que, même si l’insécurité alimente la colère et la frustration, « rien ne justifie un tel niveau de violence ». Pour lui, ces actes « aggravent l’insécurité et portent atteinte à la dignité humaine ».

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Le phénomène de justice populaire, où des foules se font juge et bourreau, gagne du terrain dans certains quartiers de Bukavu, malgré les dispositions claires de la loi congolaise : toute personne accusée a droit à un procès équitable devant un tribunal compétent, et nul ne peut se faire justice soi-même.

La NDSCI prévient que la violence ne résout rien et risque au contraire d’accroître l’insécurité, en instaurant un climat de peur et en affaiblissant la confiance entre citoyens et forces de l’ordre.

L’organisation appelle à une collaboration étroite entre la population et les autorités pour bâtir une société plus sûre, pacifique et respectueuse des droits humains. « Nous demandons à la population de dénoncer tout comportement suspect et aux autorités de réagir rapidement pour restaurer la paix », conclut Maître Habamungu.

Denise Neema (La Prunelle RDC) & Dinah Mushagalusa (Stagiaire UOB)

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