Un an après l’investiture du Gouvernement provincial dirigé par Moïse Kabwankubi, un point sur les principales actions menées a été présenté ce mercredi à Kindu. C’est Madame Ongambo Longe Antoinette, Secrétaire Exécutif du Gouvernement provincial du Maniema, qui a livré ce bilan lors d’une communication officielle.
Selon ce rapport, la première année de mandat s’est articulée autour de cinq axes principaux : la gouvernance, la sécurité et la justice ; les finances publiques ; les infrastructures et la production ; les services sociaux de base ; ainsi que la coopération interprovinciale.
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À la suite d’un état des lieux participatif et de deux conférences provinciales tenues entre octobre 2024 et février 2025, le Gouvernement Kabwankubi a identifié cinq défis principaux :
- l’absence de l’autorité de l’État,
- l’insécurité et la criminalité urbaine,
- une faible mobilisation des recettes internes,
- l’absence d’entreprises structurantes,
- l’enclavement de la province et la faible desserte en électricité.
Gouvernance, sécurité et justice : quelques actions phares
D’après le rapport, plusieurs mesures ont été prises pour améliorer la gouvernance et restaurer la sécurité. Le climat entre l’exécutif provincial et l’Assemblée provinciale aurait été apaisé, avec une tenue régulière des réunions du Conseil des ministres et du Comité provincial de sécurité. Le personnel politique et administratif a également bénéficié de sessions de renforcement des capacités en partenariat avec le PNUD.
En matière de sécurité, le Gouvernement affirme avoir réduit le nombre de barrières routières (de 250 à 56) et fourni des moyens logistiques aux chefs de quartiers et aux services de sécurité (motos, téléphones Android, sifflets). Une initiative communautaire de vigilance, baptisée Nyumba Kumi, a été lancée à Kindu, appuyée par deux numéros verts opérationnels 24h/24. La tenue d’audiences foraines mixtes entre justice et services de sécurité aurait permis, selon les autorités, une baisse du taux de criminalité dans la ville.
Par ailleurs, le Maniema a été érigé en région militaire autonome par le Président de la République, et des efforts ont été déployés pour l’encadrement des groupes armés locaux, désormais appelés Wazalendo, ainsi que pour la mobilisation des jeunes vers les forces armées (FARDC) et la Garde républicaine.
Finances : mise en place de mécanismes de contrôle
Sur le plan budgétaire et fiscal, le Gouvernement affirme avoir respecté les délais légaux pour la présentation des projets d’édit budgétaire 2025, de la reddition des comptes 2023 et du rapport à mi-parcours de 2024. Des taxes spécifiques ont été créées sur certains produits (miniers, pétroliers, ciment, tabac, boissons, circulation routière) pour financer des projets à dimension locale.
La gestion de ces ressources s’appuie désormais sur un mécanisme de contrôle à quatre signatures (Gouverneur, FEC, société civile, confessions religieuses), avec implication des forces vives dans le choix des projets à financer. La DGRMA a été restructurée, avec notamment la création d’une direction des impôts. Le Maniema a également intégré le programme « ENCORE » de la Banque mondiale visant l’amélioration des finances publiques, sous supervision technique du COREF.
Développement économique : l’arrivée de DRC Gold Trading SA
Autre fait noté dans le bilan, la société DRC Gold Trading SA a officiellement débuté ses activités à Kindu en mars 2025. Elle aurait, selon les chiffres communiqués par Mme Ongambo, exporté plus de 600 kg d’or artisanal en seulement quatre mois, faisant du Maniema la première province exportatrice d’or artisanal en RDC à ce jour.
Des commissions permanentes ont également été créées pour suivre différents dossiers, dont la dette intérieure, l’agrandissement de la ville de Kindu, la gestion sociale et l’aide au développement.
Djunga Bora Remy, depuis Kindu