Alors que tous les belligérants ont récemment accepté le principe d’une résolution pacifique de la crise politique et sécuritaire qui endeuille la République Démocratique du Congo, le Dr. Didier Kamerhe a formulé sept recommandations majeures pour favoriser l’instauration d’une paix durable à travers un dialogue national inclusif.
Parmi ses propositions phares, Didier Kamerhe insiste sur la nécessité, avant toute ouverture du dialogue national annoncé dans les accords de Washington et de Doha, que les parties impliquées fassent preuve de retenue dans leurs discours et leurs actions militaires afin d’éviter toute provocation.
Il appelle également le Chef de l’État à jouer pleinement son rôle de garant de l’unité nationale.
« Le président de la République ne doit pas apparaître comme étant dans un camp contre un autre, mais plutôt au-dessus de la mêlée », affirme Didier Kamerhe, plaidant pour qu’il organise officiellement un cadre de dialogue impliquant le Gouvernement, l’opposition armée, l’opposition non armée ainsi que la Société Civile.
Dans la même optique, il recommande la mise en place de mesures officielles de décrispation politique, la sécurisation de ceux qui ont pris les armes, et la garantie qu’ils puissent exprimer librement leurs revendications dans un cadre national, sécurisé et apaisé.
Didier Kamerhe insiste aussi sur le caractère interne du processus de paix : « Les linges sales de la famille se lavent à la maison », martèle-t-il, soulignant que le dialogue doit se tenir sur le sol congolais, dans une dynamique inclusive et représentative de toutes les forces vives de la nation.
Pour soutenir ce processus, il invite les facilitateurs de l’Union Africaine (UA) et de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) à appuyer l’initiative congolaise, avec un rôle de garantie confié à la MONUSCO.
Le dialogue, selon lui, devra s’attaquer en priorité aux causes profondes des conflits récurrents dans l’Est du pays, notamment dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri. Enfin, il exhorte les groupes armés à ouvrir des couloirs humanitaires dans les zones sous leur contrôle et à respecter le cessez-le-feu accepté à Doha.
Ces propositions du Dr. Didier Kamerhe interviennent dans un contexte critique, où la communauté nationale et internationale appelle à une désescalade urgente des tensions, et à une solution politique concertée pour restaurer la paix et la stabilité dans l’Est de la RDC.