À l’issue d’un dialogue interconfessionnel de trois jours tenu du 29 au 31 juillet 2025 à l’hôtel Eden de Bukavu, des leaders religieux ont pris sept engagements forts pour lutter contre les violences sexuelles et sexistes (VSS) et promouvoir la paix au sein de leurs communautés.
Dans leur déclaration finale, ces responsables ont affirmé leur volonté de briser le silence entourant les violences faites aux femmes et aux filles, en prêchant, enseignant et mobilisant leurs fidèles pour reconnaître, dénoncer ces actes et combattre la stigmatisation des survivantes et survivants. Ils ont également plaidé pour leur accueil bienveillant et leur réintégration, conformément au commandement d’amour de Dieu.
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Le dialogue a été organisé par ACADHOSHA (Action des Chrétiens Activistes des Droits de l’Homme à Shabunda), en partenariat avec Initiative Alpha, dans le cadre du projet de contribution à la transition de la MONUSCO, financé par la Monusco à travers ONU Femmes.
« Nous voulons que ce travail se poursuive au sein des communautés. C’est pourquoi un réseau interconfessionnel de points focaux a été mis en place », a déclaré Augustin Putchu, représentant la coordinatrice d’ACADHOSHA.
Pour Azama Hassan, participante musulmane, cette initiative lui donne des outils pour sensibiliser sa communauté.
« Je veux commencer par sensibiliser toutes les musulmanes que je rencontrerai, mais aussi partout où je passerai. »
De son côté, le pasteur Ngolikweta Suedi a promis de restituer les enseignements reçus dans sa base.
« Il est temps que chaque Église mette en place une structure de lutte contre les violences. Ce fléau ne concerne pas que les femmes, mais toute la société. »
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Les 7 engagements clés pris par les leaders religieux :
- Briser le silence autour des VSS en mobilisant les communautés.
- Combattre la stigmatisation des survivantes et favoriser leur insertion.
- Restituer les enseignements du dialogue interconfessionnel.
- Mettre en place ou renforcer des structures d’écoute et de prise en charge au sein des communautés religieuses.
- Intégrer la dimension genre dans toutes les actions pastorales, éducatives et de plaidoyer.
- Soutenir la mise en œuvre du Pacte social CENCO-ECC avec une approche sensible au genre.
- Favoriser l’inclusion des femmes, jeunes et personnes vulnérables dans les structures de foi.
Ce dialogue s’inscrit dans le cadre du plan d’appui des Nations Unies au désengagement progressif de la MONUSCO au Sud-Kivu, avec un accent particulier sur le rôle des confessions religieuses dans la consolidation de la paix et la protection des droits humains.