La ville de Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu, continue d’être le théâtre d’une insécurité grandissante suivie des cas de justice populaire. Ce mercredi 26 et jeudi 27 février 2025, cinq présumés voleurs ont été lynchés et brûlés vifs par la population en colère dans les Communes de Bagira et Kadutu, notamment dans les quartiers Lumumba et Nyakavogo et à la Place dite « ancienne Coopérative ».
Selon la Société Civile de Bagira, quatre d’entre eux ont été tués dans la matinée. Trois ont été brûlés vifs en face de la maison communale, tandis qu’un autre a subi le même sort le long de la route vers l’Institut de Bagira.
D’après Gentil Kulimushi, Président de la Société Civile de Bagira, ces individus étaient accusés d’avoir attaqué des boutiques, kiosques et maisons commerciales dans la commune. « La population en colère a mis la main sur eux et les a abattus avant de les lyncher », a-t-il déclaré.
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Ce phénomène de justice populaire devient de plus en plus récurrent à Bukavu, surtout dans un contexte de montée de l’insécurité, exacerbée par l’évasion de milliers de détenus de la prison centrale de Bukavu. Le samedi 22 février 2025, un présumé voleur de téléphone a été abattu par balle à Pharmakina, toujours dans la commune de Bagira par présumés éléments du M23.
D’autres cas similaires ont été signalés dans plusieurs quartiers de la ville. Le mercredi 26 février, dans la commune de Kadutu, un jeune homme armé d’armes blanches a été lynché par la population près de l’ancienne coopérative.
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L’insécurité persistante à Bukavu est en partie attribuée à la circulation illégale d’armes à feu. Selon certaines sources, ces armes auraient été abandonnées par des militaires des FARDC qui ont fui lors de l’entrée des nouvelles autorités de la rébellion AFC-M23 dans la ville.
Face à cette recrudescence de la criminalité et aux actes de justice populaire, des habitants attendent des mesures urgentes de la part des autorités locales pour restaurer la sécurité dans la ville.
Suzanne Baleke, Edith Kazamwali