Le ministre de la Justice et garde des Sceaux de la République Démocratique du Congo, Constant Mutamba, a annoncé que toute personne relayant les activités de l’armée rwandaise et de ses supplétifs du M23 encourra la peine de mort. Cette déclaration a été faite dans un message de félicitations adressé aux Forces Armées de la RDC (FARDC) et aux Wazalendo, suite à la reprise de Masisi Centre.
Sur son compte X (anciennement Twitter), Constant Mutamba a précisé que cette mesure s’appliquera à toute personne, qu’il s’agisse d’un acteur politique, d’un membre de la société civile, d’un journaliste ou d’un religieux, qui soutiendrait ou diffuserait les actions du M23 et de l’armée rwandaise. Selon lui, la « rigueur de la loi », incluant la peine capitale, sera appliquée à ces individus.
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« Notre intégrité territoriale ne se marchande pas », a-t-il insisté.
Cette déclaration a suscité de vives réactions, notamment de la part de nombreux internautes et acteurs sociaux qui y voient une menace à la liberté d’expression. Certains estiment que cette décision devrait plutôt viser ceux qui détournent les ressources publiques de l’État, au lieu de cibler ceux qui s’expriment politiquement.
« Nous attendons la matérialisation de la rigueur de la peine de mort pour ceux qui détournent et pillent les deniers publics de l’État. Dans un pays où règne l’État de droit, c’est la loi qui doit primer, et non les intimidations des dirigeants », a réagi Len’s Omelonga.
D’autres ont exprimé leur mécontentement sur les réseaux sociaux, dénonçant des propos jugés excessifs.
« Vous n’avez aucun argument raisonnable à part proférer des absurdités pour gratifier votre inepte payeur Tshilombo et menacer les gens de la peine de mort. Le Rwanda attend que vous agissiez comme vous l’avez prétendu ! », a commenté un internaute.
Il convient de rappeler que la peine de mort est un sujet de controverse en République Démocratique du Congo, où plusieurs organisations de défense des droits de l’homme ont demandé l’abolition de cette pratique et lève du moratoire qui la suspend depuis 2003.