Le mouvement citoyen « Réveil des Indignés » considère que le projet de changement de la Constitution en République Démocratique du Congo (RDC) est une démarche visant à « prendre en otage la population congolaise » et à fragiliser les institutions démocratiques du pays. Dans une déclaration signée le 14 novembre par sa cellule de communication, le mouvement fustige le discours du président de la République à Kisangani, qu’il qualifie de « honteux » et le considère comme un « coup d’État constitutionnel ». Ce projet de révision est perçu comme une tentative de remettre en cause la même Constitution qui a investi le président et auquel il a juré fidélité.
Selon le mouvement, cette révision violerait des principes fondamentaux, notamment l’article 219 de la Constitution qui interdit toute révision pendant l’état de guerre, l’état d’urgence ou l’état de siège, ainsi que durant un intérim présidentiel.
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Le « Réveil des Indignés » rappelle également que cette démarche pourrait légitimer des groupes rebelles, notamment le M23, soutenu par le Rwanda, qui a déjà causé des millions de morts en RDC.
Le mouvement critique la situation socio-économique du pays, soulignant que la révision constitutionnelle ne répond pas aux problèmes urgents de la population, tels que le chômage, l’insécurité, la grève des enseignants et des médecins, et la crise économique.
Ces militants dénoncent l’incapacité des autorités à résoudre ces problèmes fondamentaux, malgré une Constitution qui, selon eux, n’a jamais entravé la possibilité d’agir pour le bien-être des Congolais.
« Après des élections chaotiques, envisager un changement de la Constitution, c’est toucher à la dignité du peuple congolais. Cette ligne rouge ne sera pas franchie », avertit le mouvement, qui affirme que la population se prendra en charge, en vertu de l’article 64 de la Constitution, pour contrer ce projet jugé « déstabilisateur ».
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Le mouvement « Réveil des Indignés » ajoute que le changement de la Constitution viserait à déverrouiller l’article 220, qui limite actuellement le nombre de mandats présidentiels à cinq ans, renouvelable une seule fois. Pour eux, cette tentative est une « déclaration de guerre à la population congolaise », qu’ils appellent à résister en se préparant à défendre leurs droits.
« Ne pas être prêt à mourir pour défendre ses droits, c’est se faire complice de son bourreau », conclut cette structure citoyenne.