Le 7 octobre 2024, le monde célèbre la Journée internationale de l’écrivain africain, une occasion de rendre hommage à la richesse littéraire du continent. Pourtant, dans la ville de Bukavu, de jeunes écrivains se heurtent à de multiples obstacles qui freinent leur élan créatif et professionnel.
Teddy Asifiwe, un jeune écrivain et poète originaire de Bukavu, auteur du recueil Le Champ du Troubadour, en est un exemple frappant.
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Dans un entretien accordé à La Prunelle RDC le 7 novembre 2024, il déplore les difficultés majeures auxquelles sont confrontés les auteurs de la région.
« Malgré nos efforts, il nous manque des maisons d’édition professionnelles, les moyens financiers sont insuffisants, et plusieurs autres facteurs rendent l’exercice de notre métier très compliqué », confie-t-il.
Il explique que les maisons d’édition locales, loin d’être des partenaires dans la promotion de la littérature, sont souvent axées uniquement sur le profit.
« Même celles qui se disent professionnelles ne s’investissent pas dans la promotion des livres. Leur priorité reste avant tout le gain financier, et non le soutien aux écrivains », déclare-t-il. En outre, il souligne le manque criant de mécènes et de sponsors pour soutenir la publication de leurs ouvrages.
Teddy Asifiwe regrette également le manque de soutien des médias, qu’il considère comme un acteur clé dans la diffusion de la culture littéraire.
« Les médias, pourtant appelés à jouer un rôle de quatrième pouvoir, ne nous apportent pas l’aide nécessaire. Nos œuvres peinent à atteindre le public cible à cause de ces obstacles », ajoute-t-il.
Cette journée internationale, instituée en 1992 par l’Association Panafricaine des Écrivains (PAWA), a pour but de mettre en lumière les défis auxquels sont confrontés les écrivains africains et de promouvoir leur travail.
Cependant, pour les jeunes écrivains de Bukavu, la reconnaissance de leurs talents semble encore une aspiration lointaine face aux difficultés structurelles qui gangrènent le secteur littéraire local.
Face à ces obstacles, l’espoir reste intact chez ces jeunes talents, qui continuent d’écrire, portés par la conviction que la littérature peut transformer la société, malgré les vents contraires.
Brigitte Furaha