Intervenons-nous

    Les corps des dix premières victimes du naufrage du MV Merdi, survenu le 3 octobre sur le lac Kivu, ont été inhumés dans une grande émotion ce jeudi 10 octobre au cimetière de Makao (Nyiragongo), situé à une dizaine de kilomètres au nord de Goma.

    Avant d’être conduits à leur dernière demeure, les corps ont été exposés sur l’esplanade du stade de l’Unité de Goma, où un hommage leur a été rendu en présence des autorités du Nord et du Sud-Kivu. Quelques élus des deux provinces, ainsi que des familles et proches des victimes, étaient également présents.

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    Dans son discours de circonstance, le gouverneur du Sud-Kivu, le professeur Jean-Jacques Purusi Sadiki, a vivement critiqué l’irresponsabilité des autorités dans la gestion des transports sur le lac Kivu. Selon lui, celles-ci n’ont pas su anticiper les conséquences de ce qu’il qualifie de « légèreté » dans la régulation du trafic lacustre.

    Il a annoncé qu’en collaboration avec son homologue du Nord-Kivu, un cadre permanent de concertation sur la gestion du lac Kivu avait été mis en place pour prévenir de telles tragédies à l’avenir.

    « Je peux vous dire que le chef de l’État nous a instruits d’arrêter tous les responsables impliqués dans le naufrage du MV Merdi. Certains sont déjà incarcérés à la prison centrale de Bukavu, et je vous assure que ceux qui sont en fuite seront retrouvés. Le cadre permanent de concertation que nous avons créé regroupera des acteurs de la société civile, des chefs traditionnels, ainsi que des responsables politiques et militaires des deux provinces », a-t-il déclaré.

    Le gouverneur Purusi a également annoncé que la province du Sud-Kivu s’engage à doter la communauté et les armateurs œuvrant sur le lac Kivu de 5 000 gilets de sauvetage. Par ailleurs, les travaux de réhabilitation de la route RN2, reliant Goma à Bukavu via le territoire de Kalehe, débuteront bientôt. Il a également évoqué l’organisation prochaine à Goma d’une formation pour les plongeurs issus des communautés locales afin de mieux gérer les tragédies sur le lac Kivu.

    « Nous avons reçu des fonds du chef de l’État pour organiser les funérailles et apporter une aide financière aux familles des survivants afin qu’elles puissent reprendre leurs activités commerciales. Nous allons également mettre en place de nouveaux bateaux pour faciliter le transport des personnes et des biens entre Goma et Kalehe. De plus, nous irons en Europe chercher les meilleurs plongeurs et pompiers pour nous aider », a-t-il insisté.

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    De leur côté, les familles des victimes dénoncent la négligence et l’absence des autorités dans la gestion des catastrophes. Selon elles, il est urgent de rouvrir la RN2 et de mieux réguler le transport des passagers sur le lac Kivu pour garantir la sécurité des citoyens.

    Josué Walay, activiste de la LUCHA, estime que les autorités doivent prendre les mesures nécessaires pour éviter de nouvelles tragédies à l’avenir.

    « Il ne faut pas se limiter aux enquêtes, mais aussi identifier les causes et prendre des actions pour prévenir de tels drames. Nous observons tristement des délégations qui ne viennent que pour enterrer les morts, sans même respecter les traditions locales », s’est-il indigné.

    Pour rappel, le 3 octobre dernier, le bateau MV Merdi, effectuant une navette entre Minova (Sud-Kivu) et le port de Kituku (Goma), a coulé dans les eaux du lac Kivu. À son bord se trouvaient des centaines de passagers ainsi qu’une importante cargaison de marchandises. Dix corps ont été retrouvés, une cinquantaine de rescapés ont été sauvés, et d’autres personnes sont encore portées disparues.

    Freddy Ruvunangiza, depuis Goma

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