Intervenons-nous

Le Président Felix Tshisekedi a nommé Adolphe Onusumba à la tête du Conseil d’administration de la société Total Energie Marketing RDC. Le nom de l’ancien président du mouvement rebelle RCD-Goma, est ressorti de l’ordonnance présidentielle lue à la Télévision Nationale.

Originaire de la Province du Sankuru, Adolphe Onusumba est un illustre membre du Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RCD), une rébellion soutenue par le Rwanda, dont il fut d’ailleurs président de 2000 jusqu’à la mise en place du gouvernement de transition (en 2002) sous le format 1+4. Médecin de formation, il sera nommé vice-président de l’Assemblée Nationale de Transition, avant d’être désigné ministre de la défense nationale, toujours pour le compte du RCD.

Après quelques décennies passées au cœur de la machine étatique, dans une totalement discrétion, Dr. Adolphe Onusumba refait surface, et cette fois hors desoa soutane de rebelle. Nommé Président du conseil d’administration de la société Total Énergie Marketing RDC, Onusumba devient par l’occasion un haut cadre de l’administration, chose qui n’enchante pas des acteurs de la Société Civile.

Hargne dans le milieu des acteurs sociaux

Aussitôt la nomination de monsieur Onusumba annoncée, des voix se sont levées pour dénoncer cette promotion qui tend à défier les attentes des acteurs de la Société Civile engagés dans la lutte pour la mise en place d’un mécanisme de justice transitionnelle.

Joint par LaPrunnelleRDC, Raphaël Wakenge a clairement fustigé le rétropédalage du Chef de l’État dans sa lutte pour l’instauration de la justice transitionnelle.

« C’est difficile de digerer cette nomination. Lorsque l’on connait le rang qu’il a occupé et le role qu’il a joué dans le RCD. C’est un acte du Président de la République qui met en cause sa volonté de mettre en mouvement la justice transitionnelle en RDC », s’est indigné monsieur Wakenge, Coordinateur de Initiative Congolaise pour la justice et la paix et coordinateur national de la Coalition congolaise pour la justice transitionnelle.

D’autre part, une voix atypique s’est haussée de Kinshasa pour aller au refil de l’ordonnance quelque peu surprenante du chef de l’État. Il s’agit de Mme Maud-Salomé Ekila, activiste des mouvements citoyens et collaboratrice du Dr. Denis Mukwege.

Alors que le Prix Nobel retient son souffle face à  cette occurrence, qui sans doute ne l’enchante pas, madame Ekila a allumé le pétard à travers ses réseaux sociaux.

« Adolphe Onusumba est l’ancien président du RCD, une rébellion soutenue par les états voisins, dont le Rwanda, et responsable de crimes de guerre, crimes contre l’humanité, actes de génocide,… commis entre 1998 et 2003 », remémord la militante.

Par le même biais, Mme Ekila a remis le projecteur sur un des sujets qui semblaient terrés, à l’égard du désormais PCA de Total Énergie Marketing RDC : « Adolphe Onusumba a été condamné pour viol sur mineur en 2012,… », a-t-elle rappelé !

En effet, en date du 28 septembre 2012, Adolphe Onusumba a été condamné à 12 mois de servitude pénale et au paiement de 100 000 dollars américains pour viol, au terme d’un procès en flagrance. Cette flétrissure de son casier judiciaire n’aura finalement pas de conséquence sur son aptitude politique car en 2018, monsieur Onusumba se portera candidat aux législatives nationales, dans la ville de Lodja, mais il ne sera pas élu.

La non élection d’Adolphe Onusumba, tout comme son statut d’ancien chef rebelle et la purgation de sa peine pour viol, n’auront pas affecté la notoriété de l’homme. En dépit de ce tas de reproches, Onusumba a mérité la confiance du chef de l’État, qui n’aura jamais à se repentir de l’avoir promu à la tête de la Société Total Énergie Marketing.

John Achiza

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