Le Prix Nobel de la paix, Dr Denis Mukwege, s’est une nouvelle fois exprimé contre la présence de la force régionale de l’EAC, déployée pour aider l’armée congolaise à restaurer la paix dans l’Est de la RDC.
Lors d’une conférence de presse tenue ce jeudi 16 février 2023, le Prix Nobel de la Paix a indiqué que les troupes étrangères ne peuvent pas accepter de faire couler leur sang, pour protéger la population congolaise.
Selon lui, seul l’engagement des Congolais, surtout les jeunes, peut mettre fin à la guerre du M23 dans le Nord-Kivu.
«Quand on a annoncé par exemple l’arrivée de l’armée ougandaise, je m’étais opposé. Même l’EAC, je m’étais opposé, parce que je considère quand même que les jeunes Congolais, depuis les forces publiques ont montré qu’ils ont la capacité de défendre l’intégrité territoriale du Congo, sont capables de défendre la souveraineté du Congo. Malheureusement aujourd’hui nous sommes entrain d’externaliser notre défense, externaliser la défense…moi je ne crois pas une seule seconde, je n’y croyais pas il y a une année et je ne crois pas aujourd’hui que les forces étrangères vont nous protéger. Ils ne vont pas laisser couler leur sang quand nous les Congolais nous refusons de nous engager pour notre héritage, » affirme-t-il.
Et d’ajouter : «Je crois que c’est l’un des syndromes de Stockholm. Vous avez un pays, un héritage que vous avez eu, si vous chantez notre Hymne national c’est un héritage de père de l’indépendance. Aujourd’hui nous sommes entrain de céder cet héritage puisque nous ne sommes pas capables de défendre notre intégrité territoriale, quelle honte ? Soyons conséquents, soyons logiques. Je pense que c’est aux congolais de défendre le Congo » a déclaré Denis Mukwege.
Rappelons que depuis un temps déjà, la force régionale de l’EAC a été déployée pour mener des offensives contre le rebelle du M23, soutenus par le Rwanda. Mais jusqu’ici, au Nord-Kivu, celle-ci s’est contentée d’occuper deux zones abandonnées par le M23, sans pour autant attaquer ces rebelles conformément à leur mandat.
Claudine Kitumaini