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Alors que les relations diplomatiques sont tendues entre la RDC et le Rwanda suite à son appui aux rebelles du M23, l’Assemblée nationale de la RDC vient de déclarer à son tour le « M23 » comme étant un groupe « terroriste ». Dans une note de recommandation, elle dit même interdire au Gouvernement toute négociation avec le M23.

Dans cette recommandation débattue en plénière ce mardi 8 novembre 2022, la chambre basse du parlement s’appuie sur le texte de la convention de l’Union africaine sur la prévention et la lutte contre le terrorisme sur le continent. Une considération consécutive à l’agression de la RDC par le Rwanda sous le label du M23 et qui a provoqué le déplacement des milliers des citoyens congolais.

« Considérant l’existence et la recrudescence des groupes armés qui tient, massacrent, violent nos paisibles citoyens et qui pillent nos ressources naturelles avec la complicité du Rwanda et d’autre pays étrangers dans la partie orientale de notre pays. Considérant l’agression imposée à la République Démocratique du Congo par l’armée Rwandaise sous le label du groupe terroriste M23, ayant entraîné de nombreuses pertes en vies humaines, exploitation illicite et pillages des ressources naturelles ainsi le déplacement massif de plusieurs milliers de nos compatriotes exactement la situation déjà très préoccupante ; considérant l’urgence et la nécessité de prémunir les forces armées congolaises, la police nationale et autres services de sécurité de l’infiltration et autres conséquences néfastes découlant des processus répétés et brassage des groupes armés ; en attendant l’adoption d’une loi y relative, l’Assemblée nationale déclare le M23 groupe terroriste, au regard de l’article 2 de la constitution de l’Union africaine sur la prévention et la lutte contre le Terrorisme », peut-on lire dans cette note.

Et d’insister : «Interdit au Gouvernement de la RDC de procéder à l’intégration, au mixage, au brassage et/ou à toute négociation tendant à intégrer au sein des Forces Armées de la République, de la police ou de tout autre service de sécurité, les éléments issus des groupes armés […]».

La chambre basse du Parlement prend cette décision, alors que plusieurs puissances appellent Kinshasa au dialogue, pour mettre fin aux attaques du M23 dans la province du Nord-Kivu.

Une prise de position partagée par le député Moïse Nyarugabo ce mardi à l’Assemblée nationale. Dans son intervention, l’élu d’Uvira au Sud-Kivu a estimé qu’il est dangereux de « fermer les portes à toute négociation », alors qu’on en est en guerre.

Selon lui, la sagesse aurait commandé que la question des négociations, et même celle d’intégration, soit laissée à l’appréciation du Gouvernement, qui déciderait au cas par cas. «Il ne s’agit même pas du M23 seul, mais de tous les groupes armés,» a-t-il indiqué.

Magloire Tsongo depuis Goma

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