Intervenons-nous

La situation humanitaire reste préoccupante pour les déplacés de guerre cantonnés dans les locaux de l’Institut Ntamugenga, ou encore dans les installations du centre de santé de Référence Saint Raphaël, et dans le couvent des religieuses de Ntamugenga, en territoire de Rutshuru au Nord-Kivu.

Ces déplacés manquent de vivres et de l’eau. Les toilettes sont également insuffisantes, faisant craindre l’apparition de certaines maladies d’origine hydrique.

Actuellement, certains habitants vont également chercher les vivres dans les zones sous contrôle des combattants du M23, au risque d’y laisser leur peau.

«Ces habitants vivent dans de mauvaises conditions. Les uns manquent de nourriture, et les lieux d’approvisionnement en vivres comme les bananes sont très éloignés, c’est dans les axes sous contrôle de ces grands messieurs. Il faut se sacrifier pour y arriver. On y va sans espoir de revenir, mais Dieu les protège. Chaque fois qu’ils y vont, ils rentrent. Là, à l’école, au centre de santé et dans le couvent des religieuses, les habitants accèdent difficilement aux toilettes, car ces dernières sont insuffisantes. Les déplacés défèquent n’importe où, vraiment ici il y trop de saleté. Il y risque que les déplacés soient attaqués par le choléra. L’eau est devenue également insuffisante, les habitants ne savent pas où s’approvisionner. Parfois ils vont chercher de l’eau dans des quartiers proches. Nous demandons au gouvernement de nous venir en aide, soit qu’il dialogue pour voir si la guerre pourra prendre fin, car notre état de besoin et que la guerre prenne un terme que chacun rentre chez soi et qu’il fasse ses activités,» appelle Nambajimana Sibunva, habitant de Ntamugenga.

Notez que depuis fin juin dernier, plusieurs familles Ntamugenga et des villages voisins fuyant les affrontements entre les militaires FARDC et les combattants du M23, bénéficient de l’hospitalité de couvent des religieuses de Ntamugenga et des installations du centre de santé Saint Raphaël dans ce même village du groupement de Bweza.

Selon le dernier rapport rendu public par le Bureau de Coordination humanitaire en RDC (OCHA), depuis mars dernier, les affrontements entre l’armée congolaise et les combattants du M23 ont contraint plus de 214.000 personnes au déplacement.

Parmi elles, 160.000 sont toujours en déplacement, 21.000 ont pu retourner, et 33.000 sont réfugiées en Ouganda, selon la Commission Mouvement de Population.

Lire aussi M23 à Rutshuru: 160.000 nouveaux déplacés internes (HCR)

Dans le territoire de Rutshuru, OCHA note que l’accès demeure difficile dans plusieurs zones, notamment dans la Zone de santé de Rwanguba, confrontées à d’importants besoins humanitaires.

Actuellement, seules 8 des 21 zones de santé du Rutshuru sont actuellement accessibles aux humanitaires. Pendant ce temps, les partenaires humanitaires continuent d’apporter une assistance aux personnes affectées par la crise. Mais celle-ci est encore « insuffisante », face à l’ampleur des besoins.

OCHA indique que plusieurs organisations manquent de ressources financières pour pouvoir répondre. De nombreuses structures sanitaires ne sont plus opérationnelles sur l’axe Rugari-Rubare, alors que les centres encore fonctionnels manquent de médicaments.

Faustin Tawite, depuis Rutshuru

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