« Si le tombeau est vide, alors tout est possible ! » Voici le 33ème épisode de la chronique « Mon point de vue » du 17 avril 2022. Ce numéro est consacré à la Pâques chrétienne, et son adaptation au quotidien de l’Etat congolais. Le Révérend Nicolas Kyalangalilwa peint paradoxe flagrant entre le modèle prêché par Jésus-Christ, à travers sa mort et sa résurrection, et le comportement caractérisant le congolais ; pourtant majoritairement chrétien. Il en appelle donc à l’exportation du message de pâques au-delà des murs des lieux de culte.
« Si le tombeau est vide, alors tout est possible !
La RDC est un pays majoritairement chrétien. Les statistiques indiquent que plus de 95% de sa population se réclame d’une des religions provenant du christianisme. Et pourtant en ce jour où les chrétiens célèbrent l’un des évènements clés de leur croyance, notre pays est au plus bas de son histoire sur tous les plans.
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Les différents signaux sont aux rouges : la corruption bat son plein a tous les niveaux, les guerres inter tribales ou ethniques, la pauvreté et tous les autres fléaux imaginables sont le comble du congolais.
Je pense que le message de Pâques, peut nourrir notre imaginaire collectif et nous donner espoir dans des situations de désespoir. Le Christ qui resuscite des morts est l’ultime image de la victoire de la lumière sur les ténèbres, de la vie sur la mort, du bien sur le mal, de l’espoir sur le désespoir.
Si ce message de Pâques allait au-delà des murs des églises et cathédrales, pour se retrouver sur la place publique et dans les lieux de travail, ce serait un message porteur d’espoir qui donnerait la force et le courage moral nécessaires aux uns et aux autres de se battre pour le bien, la justice et l’équité ; quand bien même ils seraient seuls parmi les rares qui le ferraient.
Mais Pâques suppose un Christ qui endure la souffrance et la mort pour le bien des autres voir même de ses bourreaux. Je vois ici un model de leadership qui devrait caractériser les leaders qui veulent réellement le changement. Une maturité qui permet à ceux qui conduisent les masses de se battre pour le bien commun et non pas pour le partage du gâteau. Je vois dans ce modèle, un exemple ultime d’abnégation et de sacrifice pour les générations futures qui du reste ne sauront jamais estimer à juste titre le sacrifice enduré. Je vois dans ce model de Christ, le leader épris des convictions inébranlables face au changement des circonstances, constant dans ses positions une fois confronté aux détenteurs du pouvoir et puissants, prêt a donner sa vie pour un idéal qui prendra des millénaires a se réaliser.
Le message de Pâques n’est pas à garder dans les murs de nos églises et cathédrales. Il est à porter à un monde qui manque de repère et d’espoir. Il est un message à crier sur les hauts de nos toits : si le tombeau est vide, tout est possible.
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Je nous invite donc tous en ce jour, à un renouvellement de notre engagement citoyen envers ce pays qui est le nôtre. A croire que malgré les ténèbres et désespoir actuel, la lumière finira par triompher. Car la vie a triomphé de la mort le jour de Pâques. Le croyez-vous ? Je le crois fermement ! »