Le calme est revenu à Bugusa, en groupement de Jomba, dans le territoire de Rutshuru au Nord-Kivu. Selon des sources de la Société Civile en groupement de Jomba, les armes se sont tues samedi 23 avril vers 20 heures, après des échanges des tirs entre les militaires FARDC et les combattants du M23.
Les militaires des FARDC gardent leurs positions sur une partie de la colline de Bugusa, ajoutent ces sources de la Société Civile.
Sur place, l’on signale également un mouvement retour depuis ce dimanche matin de certains habitants de Bunagana qui ont traversé la frontière ougandaise samedi soir à la suite de ces affrontements.
Samedi vers 15 heures, de nouveaux affrontements ont été signalés entre les militaires FARDC et les combattants du M23 à Bugusa, en groupement de Jomba sans savoir lequel de deux camps a pris l’initiative de lancer les hostilités, chacun accusant l’autre d’en être responsable.
«Nous ne pouvons pas nous laisser faire. On se défend. On a riposté. Le M23 ne veut pas comprendre la situation. Nous ne pouvons laisser un seul centimètre de notre pays être occupé. L’EAC avait sollicité une trêve, mais le M23 l’a violée,» a dit le général Sylvain Ekenge, Porte-parole du Gouverneur militaire du Nord-Kivu.
Mais le M23 affirme que ce sont les FARDC qui ont attaqué les positions de ses éléments.
«Le M23 informe que les FARDC ont finalement lancé leur offensive en préparation depuis plusieurs jours en attaquant différentes positions du M23 à Bugusa. Les FARDC sont aux contacts de nos troupes sur plusieurs de nos positions. Le M23 se protégera jusqu’au bout des attaques des FARDC,» a déclaré ce mouvement rebelle, dans un communiqué.
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Pendant ce temps, la Présidence de la RDC annonce la reprise depuis la mi-journée ce dimanche 24 avril, des consultations avec 7 groupes armés congolais dont 6 arrivés samedi soir à Nairobi.
Ces consultations qui ont débuté ce samedi, sont l’une des résolutions du Sommet de Nairobi tenu jeudi dernier entre les Présidents de la RDC, du Kenya, de l’Ouganda, du Rwanda et du Burundi. Félix Tshisekedi avait été appelé à dialoguer avec les groupes armés congolais, pour trouver une solution à la situation sécuritaire précaire, notamment à l’Est du pays.
Comme exigé par la RDC, le M23/Makenga a été écarté de ces consultations suite à la reprise des hostilités sur le terrain. En pleines consultations, les participants ont été surpris samedi de la reprise des hostilités par les M23/Makenga. La partie gouvernementale a ainsi exigé et obtenu l’expulsion dudit groupe armé et la poursuite des consultations avec les autres groupes armés.
Le secrétaire général des Nations unies exhorte tous les groupes armés locaux en RDC à participer « sans condition » au processus politique. Antonio Guterres demande également à tous les groupes armés étrangers à désarmer, et à retourner « sans condition et immédiatement » dans leurs pays d’origine respectifs.
«Je viens de parler au président Uhuru Kenyatta du Kenya. L’ONU soutient pleinement l’Initiative des pays de l’Afrique de l’Est pour ramener la paix dans l’Est de la République démocratique du Congo et dans les pays voisins,» a-t-il écrit sur Twitter.
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Faustin Tawite, depuis Rutshuru