La liberté d’expression et d’informer reste toujours fragile dans plusieurs agglomérations de la province du Nord-Kivu, à l’Est de la République Démocratique du Congo. Ce jeudi 14 avril 2022, le journaliste Georges Balingene, Directeur général de la Radio communautaire Masisi (RCVMA), a été interpellé par l’Agence Nationale de Renseignement (ANR) en territoire de Masisi au Nord-Kivu.
Pendant plus de trois heures, Georges Balingene a été attendu sur procès-verbal dans les locaux de l’ANR. Le motif de son interpellation serait d’avoir diffusée sur les ondes de la RCVMA, des informations liées à la situation des déplacés du camp de Mater Dei, qui vivent dans des « mauvaises conditions ».
L’autre motif est d’avoir diffusée dans le journal parlé du lundi 11 avril courant, une information au tour des affrontements qui ont lieu à Nyabiondo, entre les éléments des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) et ceux de l’APCLS.
Dans cette édition, la Société Civile de la localité de Nyabiondo avait alerté sur la peur des populations civiles, après le départ du 3410e régiment des FARDC basées dans la zone. Ici, les rebelles étaient visibles dans la région, causant ainsi une psychose dans le chef des habitants.
En cette période, plusieurs questions se posent au tour de la liberté d’expression dans le territoire de Masisi, vis-à-vis de l’état de siège. Les journalistes locaux auront du mal à travailler dans toute impartialité, suite à la pression des services de sécurité.
C’est la troisième fois que le journaliste Georges Balingene est interpelé par les services de l’ANR pour des motifs similaires.
Magloire Tsongo depuis Goma