Le député national Josué Mufula a été débarqué au pied de l’avion ce mardi 8 février 2022 par des agents de la Direction générale de Migration, à l’aéroport international de Goma, alors qu’il voulait s’envoler pour Kinshasa. Retenu par les services de sécurité, il a été interdit de quitter la ville de Goma.
Josué Mufula pourrait rejoindre les deux autres députés provinciaux arrêtés à la suite de l’état de siège au Nord-Kivu, et qui croupissent dans des prisons à Goma. Dans son message vocal envoyé pendant qu’il était entrain les mains des services de sécurité, Josué Mufula pense qu’il a été interpellé suite à ses récentes sorties médiatiques sur l’état de siège, ou alors sur la question de l’uniformisation de la couleur des bus à Goma.
«Je voulais regagner Kinshasa après avoir participé au festival Amani et aussi d’autres activités pendant mes vacances parlementaires. Curieusement, j’ai été intercepté au pied d’avion par quelqu’un qui se présente comme chef de la DGM. Et il dit qu’il a reçu les instructions de la hiérarchie interdisant que je puisse voyager. Là je suis entrain les mains des services à l’aéroport. Je sais que mes dernières interventions ont tellement gêné en critiquant l’état de siège, positivement bien entendu. Mais aussi du fait qu’on exigeait aux taximen ici de pouvoir peindre leurs véhicules en jaune ici -c’était la décision du Maire de la ville- mais moi j’ai démontré que trop de taxes ce n’était pas bon, parce que la population souffre énormément après l’éruption volcanique et autres. Peut-être c’est ça qui a gêné le Maire de la ville, » indique Josué Mufula.
Cet élu de Goma ajoute qu’un jour avant son interpellation à l’aéroport, son véhicule a été intercepté par des hommes en uniformes près du marché Alanine. Son véhicule a même été retenu par les services de sécurité à Goma.
Cet élu national interpelle le président de la République. Selon lui, Félix Tshisekedi devrait « dissoudre » le Parlement, s’il veut « gérer la République seul ».
«Vive l’Etat de siège où les députés nationaux sont tellement ridiculisés. Ici c’est la terreur militaire qui règne. Moi je demanderai peut-être au président de la République de pouvoir dissoudre le Parlement. Comme ça nous lui laissons la République à lui seul la gérer. C’est dommage,» a laissé attendre Josué Mufula.
Signalons que deux députés provinciaux dont Jean-Paul Ngahangondi et Didier Lukogho, sont actuellement détenus respectivement au cachot de l’ANR et à la prison centrale de Goma Munzenze à Goma. Les deux députés sont reconnus pour leurs critiques envers l’état de siège. Avant d’être arrêtés, ils n’avaient cessé de demander la levée de cette mesure exceptionnelle, qui selon eux, plusieurs mois après, n’a pas permis de rétablir la sécurité en province du Nord-Kivu.
Magloire Tsongo depuis Goma