Des détonations d’armes lourdes et légères ont été entendues depuis la matinée de ce vendredi 12 novembre 2021 dans plusieurs villages du groupement d’Irhambi/Katana, dans le territoire de Kabare au Sud-Kivu. Selon plusieurs sources sur place, il s’agit des affrontements entre les Forces Armées de la RDC et des milices locales, qui pratiquent des activités illégales au sein du Parc National de Kahuzi-Biega (PNKB).
La Société Civile de la place affirme que les villages les plus touchés par la tension sont Mabingu et Kabushwa. Elle appelle la population au calme et à la vigilance.
«Des détonations d’armes lourdes et légères sont entendues à Mabingu vers le PNKB. Il pourrait s’agir des combats qui opposent les pygmées aux hutu rwandais. On signale la présence de plusieurs hommes armés non autrement identifiés dans le PNKB depuis quelques jours. Soyons donc vigilants en dénonçant des cas suspects auprès des services de sécurité,» exhorte Salvator Badesire de la Société Civile de Katana.
De son côté, le Conseil Local de la Jeunesse en groupement d’Irhambi/Katana, affirme que plusieurs positions des miliciens ont été détruites, après l’intervention des unités FARDC qui ont été déployées le matin de ce vendredi, pour mettre fin aux affrontements qui opposaient des peuples autochtones et des miliciens étrangers sur place.
«Depuis le matin, l’alerte a été donnée aux habitants de ne pas se rendre aux champs lointains de Kabushwa et Mabingu. Et nous avons vu un important dispositif militaire monter à Kabushwa. C’est depuis lors que les affrontements se sont intensifiés,» explique Heri Kisangani, Président de cette structure.
Contacté, l’Administrateur de territoire de Kabare confirme cette information. Il s’agit, selon, lui, des opérations menées par les FARDC dans la zone, pour chasser toutes les milices qui exploitent illégalement des minerais dans le parc.
«Les habitants n’ont rien à craindre. Il y a affrontements mais c’est à l’intérieur du parc, un peu loin des villages. Les militaires veulent chasser tous ceux qui exploitent illégalement les minerais,» affirme Thadée Cimpiringa.
Des sources militaires contactées par LaPrunelleRDC.info ont promis de fournir un bilan de ces affrontements, dans les heures qui suivent.
Signalons que la sécurité dans la zone aux alentours du PNKB, en groupement d’Irhambi/Katana, est devenue précaire depuis plusieurs années, suite à l’activisme des groupes armés locaux.
En septembre dernier, un chef milicien qui était actif dans le PNKB ces 3 dernières années, a été condamné à la perpétuité, et au paiement de plus de 50 mille dollars d’amendes. Celui-ci avait été reconnu coupable de crimes de guerre et crimes contre l’humanité.
Mais depuis lors, plusieurs autres groupes armés ont pris le relai, et la zone demeure dans une insécurité qui ne dit pas son mot, jusqu’ici.