La Nouvelle Société Civile du Congo (NSCC) en territoire de Rutshuru juge infondée; la déclaration de certains députés nationaux et sénateurs élus du Nord Kivu désapprouvant une énième prorogation de l’état de siège; et suspendant leur participation aux plénières.
Selon cette structure citoyenne, le mal est très profond pour être jugulé en seulement six mois.
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« Leur point de vue ne rencontre pas la réalité du terrain. Donc, nous ne sommes pas d’accord avec eux parce que si le Président de la République avait décrété l’état de siège dans les provinces du Nord Kivu et Ituri; c’était notamment à cause d’une grande insécurité qu’ont connu ces deux provinces. Depuis, 1997, juste après la guerre de libération de l’AFDL (Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Congo) conduite par Laurent Désiré Kabila; nous avons traversé plusieurs rébellions avec nombreux autres groupes armés locaux et étrangers, notamment les FDLR (Ndlr Forces Démocratiques de Libération du Rwanda) qui continuent à faire souffrir la population dans certaines zones. Alors, cette insécurité qui secoue la zone depuis plus de 20 ans; pensez-vous qu’elle peut être endiguée en seulement cinq ou six mois ? La réponse est NON; parce qu’il y a tout un réseau mafieux qu’il faut d’abord démanteler, et cela demande du temps »; estime le Coordonnateur de la Nouvelle Société Civile du Congo en territoire de Rutshuru, Raphael Bampata.
La fin de l’état de siège sans la fin de l’insécurité aura des conséquences graves sur les civils dit la NSCC Rutshuru
Et le retour à une administration civile avant de mettre un terme à l’activisme des groupes armés aurait des conséquences beaucoup plus graves.
« L’état de siège est comme une arme lourde qui vient apporter des solutions à des problèmes qui existaient depuis longtemps. Alors si l’état de siège finissait avant que la sécurité ne soit rétablie, alors tous ces groupes armés locaux et étrangers seront entêtés. Ils pourront alors se livrer à des exactions multiples parce que l’état de siège aura échoué et on sera peut être revenu à l’administration civile. Voilà pour quoi nous souhaitons que l’état de siège continue jusqu’à ce que le dernier bandit soit récupéré; et à ce que la sécurité soit totale dans nos deux provinces »; ajoute-t-il.
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Notez que dans une déclaration lundi 1er novembre 2021, une cinquantaine des élus nationaux des provinces du Nord Kivu et de l’Ituri fustigeaient entre autres la persistance de l’activisme des groupes armés; des tueries des civiles, des pillages des biens et des incendies des maisons; ainsi que des déplacements massifs de la population. Ils se sont opposés à toute nouvelle prorogation de l’état de siège.
Faustin Tawite, depuis Rutshuru