L’organisation Partenariat pour la Protection intégrée (PPI), fustige une nouvelle fois l’inaction du Gouvernement congolais, en rapport avec la grève déclenchée par les agents et fonctionnaires de l’ordre judiciaire du Sud-Kivu, depuis le 6 septembre dernier.
Dans une correspondance adressée ce samedi 23 octobre 2021 au Bâtonnier de l’Ordre des avocats du Sud-Kivu, et aux Syndicats de l’Ordre des défenseurs judiciaires, PPI rappelle que ce mouvement de grève paralyse les activités au sein des juridictions et offices des parquets, au détriment des milliers de justiciables, et particulièrement les détenus préventifs «qui veulent voir leurs dossiers évoluer afin d’être fixés sur leur sort.»
«Point n’est besoin de vous rappeler que plus de 95% des audiences tenues, et cela presqu’à Bukavu seulement, sont renvoyées chaque jour, au grand mécontentement des justiciables, des avocats et des défenseurs judiciaires. Non seulement que toutes ces causes devront être reprogrammées à la levée du mouvement de grève, mais aussi et surtout, ce semblant d’audiences fait perdre du temps aux avocats et défenseurs judiciaires, au-delà de leurs clients qui se déplacent pour juste assurer des remises,’’ lit-on dans cette lettre, signée par Pascal Mupenda, Chargée des Programmes chez PPI.
Cette organisation sollicite ainsi au Bâtonnier de l’Ordre des avocats, et aux Syndicats des Défenseurs judiciaires, d’annoncer une fois pour toute officiellement, la suspension des activités des avocats et des défenseurs judiciaires sur toute l’étendue de la province du Sud-Kivu, jusqu’à ce que soit levée ladite grève des agents et fonctionnaires de l’ordre judiciaire.
PPI qui espère que cette action devrait pousser l’autorité à trouver une solution à cette grève, ajoute également que cette suspensions des activités pourra épargner les justiciables de dépenses inutiles en termes de moyen de transport, mais également la perte de temps sans suite favorable des leurs dossiers.
«Il est possible que votre prise de position face à ce mouvement de grève qui se radicalise pousse l’autorité à chercher la solution durable, entendu que ni les juges, ni les magistrats et moins encore les avocats et les défenseurs judiciaires ne peuvent pas travailler à l’absence des greffiers et autres agents de l’administration judiciaire. Il suffit de passer aux greffes où on essaie d’ouvrir pour constater comment les dossiers sont pêle-mêle, au risque même de perdre certains,» décrie cette organisation.
PPI demande également aux députés nationaux et sénateurs élus du Sud-Kivu de s’impliquer, afin de pousser le Gouvernement central à rencontrer les revendications des grévistes, voire faire voter une loi, transférant tous les agents et fonctionnaires de l’ordre judiciaire de la fonction publique vers le pouvoir judiciaire, étant l’une des leurs revendications.
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Pour rappel, le mouvement de grève des agents et fonctionnaires de l’ordre judiciaire avait été entamé depuis le 6 septembre 2021 dans les juridictions et offices des parquets du ressort de la Cour d’Appel du Sud-Kivu. IEn plus de la mutation de la gestion judiciaire, administrative et financière du personnel de l’ordre judiciaire du ressort de la cour d’appel et parquet général du Sud-Kivu, de la fonction Publique au pouvoir judiciaire ; mais aussi la suppression des zones salariales dans l’attribution des primes au personnel (Kinshasa et Lubumbashi sont favorisés au détriment des autres provinces).
Ils demandent également la libération mensuelle tels que budgétisé, des frais de fonctionnement pour les Tribunaux de Grande Instance, de Paix et les Parquets ; la Régularisation de la situation administrative d’un nombre d’agents qui n’ont pas bénéficié des numéros matricules et dont les dossiers se trouvent au secrétariat Général ; et surtout, promouvoir en grade, sans discrimination aucune, les agents et fonctionnaires de l’ordre judiciaire au Sud-Kivu.
Héritier Bashige M.