Quelques enseignants du collège Boboto et du lycée Bosangani de Kinshasa, toutes des écoles conventionnées catholiques; ont été désactivés de la fiche de paie ce jeudi 7 octobre 2021 par le secrétariat général de l’EPST.
C’était à l’issue d’une visite d’inspection organisée par le Secrétaire général ai de l’EPST, les conseillers au ministère et le Dircaba du ministre Tony Mwaba dans ces écoles dont les enseignants sont en grève depuis le lundi 4 octobre, jour prévue pour la rentrée scolaire 2021-2022.
« Pour le collège Boboto, l’enseignant Ilunga Mvita, Kabulu Ntambwe Ntete sont désactivés de la fiche de paie. Pour le lycée sacré coeur, Bantente Bangeveni, Atanyoyi Omakinda sont aussi désactivés de la fiche de paie. Cela arrivera à tous ceux qui ne vont plus se présenter aux cours », declare le SG ai de l’EPST lisant le PV après leur inspection dans ces deux écoles.
La grève est un droit garanti par la constitution, rétorquent les enseignants
Face à ces « intimidations », des enseignants se radicalusent aussi d’avantage.
Réagissant aux menaces du ministre de désactiver des enseignants qui continueront à s’absenter aux cours, Jacques Cirimwami, président syndical des enseignants catholique du Sud-Kivu pense que cette décision jugée épidermique risque de lui coûter son poste.
D’après lui, les enseignants fâchés risquent de tourner leur regard au gouvernement et réclamer plutôt la tête du ministre de l’EPST.
« C’est imprudent de gérer par émotion un monde de plus de 800 000 personnes. Les médecins viennent de la grève et ont obtenu 320.000FC cash après concertation franche avec le premier ministre. Je n’ai pas entendu le ministre de la santé instable parce-que c’est un problème du gouvernement et non des individus. Les magistrats même chose. Ça fait trois mois que les infirmiers sont en grève malgré les promesses du gouvernement. L’enseignant n’a pas seulement les devoirs il a aussi les droits. Au lieu de se pencher sur les problèmes, le nôtre choisit de vouloir saboter les lois de la République et les textes internationaux au sujet de la liberté de l’homme et de droit à la grève. » regrette Chirimwami.
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Le président syndical des enseignants catholiques du Sud-Kivu pense que le Président de la République doit interpréter ces actes posés par l’autorité de l’EPST et analyser qui peut être derrière lui; car estime-t-il, cela menacerait son électorat.
« Nous sommes dans un pays démocratique le ministre de l’EPST à la veille des élections cherche à menacé une population de 800.000 personnes; sans compter leurs dépendants et surtout dans les milieux ruraux où ils sont parmi les rares intellectuels et leaders. Par cet acte est-ce que le ministre fait bien la politique électorale du président de la République ou il fait sa contre campagne? » se demande-t-il.
Jacques Chirimwami pense d’ailleurs que cette révolte des enseignants peut risquer d’embraser toute la République avec toutes les conséquences que cela engendrerait.
« On ne peut pas menacer un peuple dont on est censé gouverner. C’est facile d’ allumer le feu, mais l’ éteindre ! Faisons attention avec la révolte populaire , ça peut commencer par l’enseignement et finir par embarquer toute la population. A c’est stade le ministre devrait réfléchir sur deux questions , D’abord est ce que les problèmes des Enseignants sont réels ? Et puis aller vers les experts et les enseignants quelle solution on peut envisager dans le contexte actuel de notre pays » propose-t-il enfin.
Ce bras de fer entre le ministère de l’EPST et le banc se syndical des enseignants semble prendre des allures inquiétantes . Cela ne favorise en rien une rentrée scolaire apaisée tel que souhaité par les autorités elles mêmes.
Judith Maroy