L’organisation Partenariat pour la Protection Intégrée (PPI), dit être préoccupée par la montée en puissance, depuis un certain temps, des violations des droits des journalistes et des défenseurs des droits humains, par le régime en place qui, il y a seulement trois ans, combattait les mêmes actes, «qui deviennent petit à petit son mode de gestion».
PPI l’a dit dans un communiqué de presse rendu public ce mercredi 15 septembre 2021, après l’agression par la police des journalistes Patient Ligodi et Louange Vangu, respectivement Directeur des publications à Actualite.cd et journaliste à Actu24.CD, pendant qu’ils couvraient la manifestation de la plateforme politique Lamuka à Kinshasa.
«Ce mercredi 15 septembre 2021. Patient Ligodi, quoique bien identifié comme journaliste en plein exercice de son travail, a été brutalisé tel un vulgaire et trainé à même le sol par la police censée le protéger. La même situation a été observée envers Louange Vangu du média en ligne Actu24.CD, qui s’est vu jeté dans la jeep de la police, sans tenir compte du fait qu’il est journaliste exerçant que son travail. Vu cette situation, PPI est préoccupée par la montée en puissance, depuis un certain temps, des violations des droits humains en général et en particulier des droits des journalistes et défenseurs des droits humains en République Démocratique du Congo. Pour PPI, ces violations inquiètent davantage, surtout lorsqu’il se rappelle qu’il y a seulement trois ans passés, le régime en place combattait les mêmes actes des violations des droits humains qui deviennent petit à petit son mode de gestion,» dit PPI dans ce communiqué.
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Cette organisation dit avoir constaté « avec amertume » que chaque jour qui passe, elle enregistre soit un cas d’atteinte aux droits des journalistes, soit des activistes des droits humains, malgré les multiples dénonciations et recommandations formulées par les organisations intervenant dans le secteur, afin de voir les choses s’améliorer sur le terrain.
«Bien plus, PPI rappelle que lors de son tout premier discours à la nation, en sa qualité de Président de la République, en date du 24 janvier 2019, le président Félix Tshisekedi Tshilombo a promis au peuple congolais qu’il pourrait veiller au respect des droits humains, en commençant par rendre professionnel la police et l’armée, ainsi qu’à fermer tous les cachots de l’Agence Nationale de Renseignements (ANR), mais malheureusement, c’est tout à fait le contraire qu’on est en train de vivre. Au regard de ce comportement qui serait qualifié par bon nombre de congolais d’ « une dérive et un orgueil du pouvoir », PPI n’arrive pas à comprendre le pourquoi de cet oubli facile, jusqu’à détourner également la police à des fins privées, et pourtant il n’a cessé de dénoncer la même chose pendant le régime passé. En outre, vu le comportement généralement caractérisé par la brutalité des éléments dits « de l’ordre » (police et armée) en RDC, PPI ne comprend pas non plus à quoi servent les multiples formations qu’ils ont toujours suivies pour bien exercer leur mission. Point n’est besoin de rappeler que le pouvoir n’est pas éternel, et il ne reste que deux ans, avant la nouvelle compétition. » estime cette organisation.
PPI demande au Chef de l’Etat de « réprimer sévèrement » les policiers qui continuent de ternir l’image de la République, « en s’attaquant aux journalistes et aux défenseurs des droits humains en général », « dans la mesure où ces faits seraient commis à son insu », avant que les choses ne dégénèrent.
Abiud Olinde