La délégation du Burundi dit avoir constaté «avec satisfaction» les avancées «significatives» sur la recherche et la lutte contre l’aflatoxine en RDC, plus particulièrement dans la province du Sud-Kivu.
Les membres de cette délégation l’ont dit à l’issue d’un atelier d’échanges d’expériences; organisé du 26 au 29 juillet 2021 à Bukavu par l’Institut International pour l’Agriculture Tropicale (IITA); à l’intention des partenaires de recherche de 2 projets, à savoir le Projet Intégré de Croissance Agricole dans les Grands Lacs (PICAGL) du côté Congolais; et le Projet Régional de Développement Agricole Intégré dans les Grands Lacs (PRDAIGL) du côté Burundais.
Cet atelier d’échanges visait à faire connaître aux participants ce que sont les aflatoxines, leurs conditions de développement; ainsi que leur impact sur la santé et l’économie, mais aussi faire connaître l’état des lieux de la gestion des aflatoxines dans ces 2 pays.
Les organisateurs voulaient également permettre aux participants venus de la RDC et du Burundi de savoir contrôler et gérer les aflatoxines; surtout le cycle de production des cultures concernées, en testant et en détectant les aflatoxines.
Durant trois jours d’échanges, les participants sont parvenus à comprendre ce qu’est Aflasafe, le Produit de lutte biologique mis en place par l’IITA avec ses partenaires pour réduire considérablement l’aflatoxine dans les cultures. Ils ont appris ses méthodes d’utilisation, et la dose recommandée pour lutter efficacement contre l’aflatoxine.
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Pour Privat Ndayihanzamaso, de l’Institut des Sciences Agronomiques du Burundi (ISABU); les avancées constatées du côté congolais sont prometteuses. Il pense que dans les jours à venir, les produits alimentaires végétaux et ceux d’origine animale produits en RDC; seront commercialisés dans la région avec une assurance sur le plan sécurité alimentaire.
« Du côté du Burundi on est entrain de mettre en place cette stratégie de lutte contre l’aflatoxine, mais on est un peu en arrière par rapport à l’IITA Kalambo à travers PICAGL car le projet ici connaît déjà une avancée significative. On a constaté que eux sont dans la phase de construction de l’usine de fabrication de l’Aflasafe qui est utilisé pour lutter contre l’aflatoxine. C’est déjà une bonne chose que quelque chose est déjà mise en place du côté Burundi et RDC. Si on sait qu’en RDC on est entrain de mettre en place des stratégies de lutte contre l’aflatoxine il y a une certaine confiance de la sécurité des produits qu’on commercialise ou qu’on importe. Et on peut soit souhaiter sue dans l’avenir ça soit une exigence pour tout produit commercialisé, qu’il soit conforme à cette initiative, » a-t-il soutenu.
Après la visite des plusieurs sites, dont le centre de collecte Bio Kivu, l’INERA Mulungu et les entrepôts et minoterie du Kivu sur la concession SNCC; ce chercheur Burundais s’est dit flatté de voir que les producteurs du Sud-Kivu sont entrain de comprendre le problème de l’aflatoxine; et acceptent d’y remédier sans complaisance. D’où son optimisme de voir que dans les jours qui viennent, les échanges commerciaux des produits agricoles entre la RDC et le Burundi seront rassurants.
« Les producteurs sont conscients du problème et c’est très important. La deuxième est qu’ils acceptent aujourd’hui à mettre en place certaines mesures, ça commence lentement mais ça va évoluer sûrement. La troisième chose est que les congolais sont conscients qu’ils doivent faire quelque chose pour lutter contre l’aflatoxine. Car en en tant que congolais, en vous protégeant contre l’aflatoxine, vous nous protégez aussi de notre coté; car je sais qu’un jour nous n’aurons pas de produits agricoles et nous allons faire recours à vous. Et à ce moment facilement nous saurons que comme vous êtes sur le schéma là de lutte contre l’aflatoxine, vos produits sont sûrs. C’est toujours normal de recourir aux voisins quand chez soit ça ne marche pas bien. Peut-être demain nous pouvons venir avec des camions nous approvisionner ici et vice-versa, » affirme Privat Ndayihanzamaso.
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De son côté, Jacqueline Ndayihanzamaso, Responsable Technique chargée de la Planification et de l’Intégration Régionale au PRDAIGL; a transmis les appréciations du Burundi sur les acquis de l’atelier d’échange organisé.
Celle-ci a dit être satisfaite du niveau de communication entre le Burundi et la RDC; qui selon elle permettra d’éviter la duplication des efforts étant donné que les deux pays voisins partagent les mêmes cultures.
« Nous sommes satisfaits par les échanges que nous avons tenus pour l’amélioration de la communication pour ne pas dupliquer les efforts d’autant plus que nos deux pays; surtout la province du Sud-Kivu, nous avons les mêmes cultures et les mêmes besoins en termes de production de l’environnement. L’amélioration de la communication nous permettra de réduire les efforts de recherche. Pour la pérennisation des acquis du PRDAIGL et du PICAGL j’interpelle comme le veut le projet, la collaboration des partenaires avec les institutions gouvernementales parce que les cadres du gouvernement qui ont suivis les différentes formations; ce sont eux qui auront à suivre sur terrain les activités réalisées par les deux projets, » soutient Mme Ndayihanzamasamo.
Procédant à la clôture officielle des échanges, Marcelin Amani Bahaya, Ministre provincial de l’agriculture, pêche et élevage au Sud-Kivu; a remercié les participants pour leur souci de combattre l’aflatoxine dans les produits alimentaires; afin d’assurer une alimentation saine à toute la population, et particulièrement celle des milieux où interviennent les projets PICAGL et PRDAIGL.
Il a également remercié l’IITA Kalamabo qui grâce au PICAGL dans sa troisième composante relative à l’Intégration Régionale, a organisé ces échanges. Le Ministre rappelle le danger que présente l’aflatoxine dans les produits alimentaires végétaux et ceux d’origine animale; et insiste sur le fait que selon lui, cette toxine tue, réduit la croissance des enfants, et baisse sensiblement la production espérée des bétails.
Amani Bahaya a invité toutes les parties à s’approprier les échanges de ces trois jours, en faisant la promotion de la technologie Aflasafe; et en observant «sans complaisance» les techniques appropriées depuis les champs jusqu’au stockage et à la commercialisation des produits.
Bertin Bulonza